Kickaha [E-Univers > bêta 3]

Zenfants :" - Papy ? Tu nous racontes encore une de tes histoires du 25e corps expéditionnaire ?

Nainble - Bah, il est tard les enfants…

- Rhôoo ! Allez Papy, une histoire !

- Bon, d’accord, mais après, au lit hein ?

- Promis Papy !... On peut avoir une bière avec, dis ?

Don Khamul (arrivant sur ces entre-faits) - Namého ! Et puis quoi encore ?

- On veut entendre une histoire de guerre ! Siteuplè !

- Bon, je vais vous raconter l’un des combats de Kickaha, le meilleur guerrier du 25e corps expéditionnaire… autrement dit, le meilleur guerrier tout court.

- Ouais !!!!!

- Imaginez un instant un lieu immense, encastré entre deux montagnes, dans une plaine divisée par le cours paisible et reposant d’une rivière. Vous pouvez même discerner les épis de riz ondulant dans la brise au creux des rizières, les hérons blancs qui chassent les poissons frétillants et même un ou deux buffles noirs pataugeant dans la boue des fossés. Un peu plus haut dans la vallée, au flanc de la montagne, une muraille s’élève. Vous y êtes ? C’est derrière elle que notre histoire prend sa source, car c’est derrière cette muraille que se trouve la somptueuse demeure du Seigneur Kickaha.

- Elle est comment la demeure de Kickaha ?

- Grande, avec un beau jardin plein de cerisiers en fleurs. Un peu de silence, maintenant.

- Approchez-vous, vous voyez, là-bas, entre les cerisiers, l’homme qui médite sur la grande roche blanche ? C’est le Seigneur Kickaha. Un exemple en matière de sagesse. Prenez-en de la graine, les enfants.

Kickaha était un homme robuste, à la forte carrure. La position du lotus qu’il avait adoptée, jambes croisées, paumes retournées vers le ciel et dos bien droit, ne laissait pas deviner qu’il pouvait se mouvoir avec une étonnante facilité. Même en cet instant de grande concentration, il aurait pu se saisir du sabre accroché à trois mètres de lui, trancher en deux un adversaire, le tout sans bouger le moindre grain de sable de l’arène au centre de laquelle il se tenait. Il aurait aussi bien pu trouer ce même adversaire comme une passoire sans bouger plus de trois muscles car il maniait aussi bien les armes à feu que le sabre.

- Hum… Tu fais quoi Kick’ ?

L’intrusion obligea Kickaha à ouvrir un œil contrarié. L’intrus n’était autre que Sadix, son voisin.

- Je médite… répondit le guerrier d’une voix emprunte d’une grande sagesse.

- C’est nouveau ça ?

- Heu… je m’entraîne à paraître sage. Tu veux une bière ?

- Oui, je veux bien un fût. C’est quoi cette histoire de sagesse encore ?

- Tout grand guerrier doit affûter son esprit avant d’affûter ses armes.

- T’as pas un peu abusé de la bière des fois toi ?

Feignant une sublime indignation, Kickaha refermait déjà son œil pour se replonger dans sa méditation quand Sadix annonça, goguenard :

- Dommage que tu sois si occupé à affûter ton esprit, sinon tu aurais pu fourbir tes armes… J’aurais eu une cible pour toi.

- Ah ??

- Rien rien, oublie ça, il faut que tu atteignes la grande sagesse !

Sadix fit mine de s’en aller.

- Si tu changes d’avis, pense à saluer Colonel Romatrix de ma part.

En un quart de seconde, Kickaha fit l’illustration de l’expression “bondir sur ses pieds”. Deux quarts de seconde plus tard, il bondissait dans son vaisseau personnel. Adieu sagesse, circonspection et discernement. Kickaha l’aventurier avait eu raison du sage, le guerrier ayant eu raison du philosophe. Ne restait qu’à frapper !

Moralité conclusion : Un intellectuel assis sur son caillou va moins loin qu’un guerrier qui marche au combat !

[HRP] Merci à Nymphe Ydeil pour le RP[/HRP]