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 Chaos Urbain

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Gaius
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MessageSujet: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:21

HRP

Nouvel essai, prions pour que le fofo accepte mon RP Exclamation

...puisque ça a l'air de marcher, voilà donc Chaos Urbain !

Bonne lecture... !



RP

----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 1 -


Jetant un coup d'oeil par l'une des fenêtres de son appartement, Wilfrid ne fut pas étonné de voir des rideaux de pluie s'abattre sur la ville. Il regarda les rues en contrebas, situées à 34 étages en-dessous. Il regarda ensuite, par automatisme, vers le ciel, gris sombre. Les nuages chargés d'eau se succédaient à un rythme élevé au-dessus de la ville... Comme d'habitude.

Les jours se suivaient et se ressemblaient, toujours aussi mornes et humides. Les gens de la ville n'avaient plus de motivation, ils ne lui semblaient même plus humains. Il avait l'impression qu'ils n'étaient plus que de petits morceaux d'une construction mécanique qui les dépassait tous, réglés à la lettre, se levant, allant travailler, puis rentrant chez eux pour se coucher avant de recommencer une nouvelle journée, toujours aussi froide et humide...

Wilfrid fronça les sourcils et détacha son regard de la ville grise. Traversant son appartement, il s'arrêta devant le grand miroir de son entrée, et se regarda. Sa grande taille et son allure mince le faisait parfaitement ressembler au commun des mortels dans cette ville. Ses 25 ans semblaient passés depuis longtemps, à cause de son visage marqué par le chaos de sa vie. Il ajusta son manteau renforcé, passa des gants et mit une casquette à bords larges. Puis il tâta ses poches, et sourit, satisfait.

Il avait bien ce qu'il fallait pour aller faire la bringue en ville. C'était son sport intellectuel favori : faire courir les autres, les faire s'agiter inutilement, juste pour changer leur quotidien... Wilfrid était très bon en la matière...

Il gagna la porte de son appartement, et sortit dans le couloir, avant de verrouiller la porte grâce à une clé magnétique qu'il avait créée. Puis il se dirigea vers l'ascenceur, qu'il prit pour descendre les 34 étages, jusqu'à la rue. Sortant de son immeuble par l'entrée principale, il fut accueilli par l'habituelle pluie fine et froide, qui tenta de s'infiltrer à travers ses vêtements.

Comme d'habitude.

Il s'orienta alors au hasard dans la ville, et suivit un chemin plus ou moins connu, en fonction de ses pensées et de ses envies...


----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 2 -


Wilfrid était trempé lorsqu'il franchit les portes automatiques d'un cybercafé du centre-ville. Immédiatement, un robot-serveur vint l'accueillir :

- Bonjour, Monsieur. Je vais vous mener à une table.

Wilfrid se laissa guider sans mot dire, et s'assit à une table dans un coin de la salle du 3ème étage.

- Vous prendrez bien quelque chose ? l'invita le robot-serveur.
- Un sirop Volcano Blue.
- Très bien, je vous apporte ça de suite, Monsieur.

Les Volcanos étaient des sirops corsés et alcoolisés, inventés quelques années plus tôt par un génie du coktail, un dénommé Bartazhek. Celui-ci avait fait fortune grâce au goût de ses sirops, et ils avaient été déclinés en une multitude de variantes et de goûts, plus ou moins forts. Le Volcano Blue était l'un des plus alcoolisés, mais aussi l'un de ceux qui réchauffaient le mieux les gens trempés. Et c'était exactement la raison pour laquelle Bartazhek était devenu richissime.

Au début, Wilfrid avait fait de la résistance face à ce genre de boissons, prétextant que la société n'en avait pas besoin. Mais avec le temps, il s'était aussi laissé tenter, et maintenant, il était devenu un consommateur régulier. L'un de ceux qui continuaient à rendre toujours plus riche l'inventeur. Wilfrid grimaçait amèrement en songeant qu'il devenait, à chaque fois qu'il commandait un Volcano, l'un de ces petits mécanismes de la grande société qu'il dénonçait habituellement.

Le robot-serveur revint avec la boisson dans un grand verre, et la déposa sur la table.


- Comment allez-vous payer, Monsieur ? Monnaie ou carte ?
- Monnaie, se contenta de répondre Wilfrid.

Il posa une pièce sur la table et le robot-serveur la ramassa, puis partit vers d'autres clients dont les verres étaient vides.

Le suivant du regard, Wilfrid vit comme ces clients bien élevés lui tendaient leurs cartes, et comme le robot mémorisait leurs coordonnées bancaires, grâce à son lecteur intégré, pour les débiter du montant de leurs consommations.

Vraiment, ces gens-là faisaient entièrement partie du système. Mais que se passerait-il si le système venait à se révéler corrompu ?

Wilfrid plissa les yeux en regardant le robot-serveur. Voilà la prochaine victime de sa soif de semer l'inhabituel, le chaos, dans la vie bien rangée des autres. Il eut un sourire machiavélique que personne ne vit, et sortit son petit ordinateur portable -- à peine plus grand que la main -- de son manteau. Il l'ouvrit et l'alluma, saisit le stylo tactile clipsé sur le dessus, et s'assura que personne ne le regardait...
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Gaius
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:26

----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 3 -


Dans le cybercafé, le robot-serveur continua son manège, faisant des allers-retours entre le bar, où un autre robot préparait les commandes, et les clients humains. Soudain, une voix perça la quiétude du bar :

- Héééé ?! Et ma carte ? s'exclama un client.

Le robot-serveur ne s'arrêta pas pour autant, et regagna le bar. Il y prit les deux boissons suivantes et gagna la table où patientait un couple qui semblait très amoureux. Il posa les deux boissons avec une telle force que leur contenu passa par-dessus bord et se répandit sur les deux clients.


- Hé ! Mais...! s'exclama l'homme.
- Chéri, fais quelque chose ! se plaignit la jeune femme.
- Hé, robot de mes deux ! T'as vu ce que t'as fait ?
- Fallait pas venir ici, rétorqua le robot-serveur avec une voix légèrement différente de l'accoutumée.
- Il tourne pas rond ce robot, rajouta le premier client lésé en se rapprochant.
- Va chercher ton patron, robot ! grogna le deuxième. Et que ça saute !
- Va te faire voir sac à vinasse ! répondit le robot du tac-au-tac.
- QUOI ?!! hurla l'apostrophé.

La situation dégénéra lorsque les deux hommes cherchèrent à s'en prendre physiquement au robot-serveur. Celui-ci en prit un et s'en servit pour taper sur l'autre. Dans la salle, quelqu'un cria d'appeler la police... et on le fit, puisqu'on put entendre bientôt des sirènes se rapprochant. Un véhicule aéroporté de la police descendit du ciel citadin pour se poser devant le cybercafé. Le robot lâcha alors son gourdin improvisé, se rapprocha de la fenêtre donnant sur la rue... qu'il traversa pour aller s'encastrer dans le véhicule volant qui venait d'atterrir.

A cet instant, une porte cachée s'ouvrit dans le cybercafé, et un homme au riche accoutrement en sortit :


- Je suis le patron. Mais qu'est-ce qui se passe ici ?


----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 4 -


D'autres véhicules aéroportés de la police citadine s'étaient posés devant le cybercafé, et bientôt, tous les témoins furent entendus pour comprendre ce qui s'était produit. Au grand désarroi du patron du cybercafé, celui-ci fut obligé d'indemniser les deux blessés et tous les clients traumatisés par les actes incompréhensibles de son robot-serveur.

Comme pour toutes les enquêtes policières, l'identité de tous les témoins furent relevées, et Wilfrid dut s'y soumettre comme tout le monde. C'était ce qu'il n'aimait pas dans ce système : être fliqué en permanence dès que quelque chose du grand rouage de la société se déréglait.

Mais il était content : il avait mis un peu d'animation dans le quartier, et même s'il y avait eu des blessés, il était satisfait de voir la facilité avec laquelle il s'était introduit dans les sous-systèmes du robot-serveur pour le faire agir comme il l'entendait.

En sortant du cybercafé, son regard tomba sur les trois véhicules de police stationnés devant... et une nouvelle idée bien plus machiavélique encore germa dans son esprit : un nouveau challenge, celui de pirater les systèmes de navigation des patrouilleuses...

Se calant dans un coin ombragé, sous le porche d'une entrée de bâtiment, il sortit son ordinateur de poche, et recommença à programmer un petit logiciel de hacking.



----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 5 -


Les systèmes informatiques des patrouilleuses étaient sans commune mesure avec ceux du robot-serveur. Ils résistaient franchement, et représentaient donc un sérieux défi pour Wilfrid.

Il vit d'un oeil inquiet plusieurs policiers sortir en courant du cybercafé et jeter des coups d'oeil dans toutes les directions. Il comprit alors que les patrouilleuses avaient prévenu leurs propriétaires de sa tentative de hacking. Il devait cesser et bouger, et vite !

Il éteignit son ordinateur portable, le rangea, et regagna la rue pluvieuse. Il marcha pendant de longues minutes en cherchant comment percer les systèmes informatiques défensifs de ces fameux véhicules, quand son regard tomba sur... les infrastructures routières et de guidage aérien, qui permettaient aux différents types de véhicules de se diriger dans la ville.

Wilfrid vit là un moyen d'atteindre son objectif : en occupant les systèmes informatiques des patrouilleuses, de sorte qu'ils passent le plus grand nombre de leurs ressources à recalculer les trajectoires et leurs coordonnées géographiques, il espérait pouvoir les pirater sans que cela ne soit détecté.

Mais pour cela, il lui fallait... son SIC-DE, son Système Intelligent de Cryptage-Décryptage Evolué ! Il l'avait mis au point lors de son projet de fin d'études, et cela lui avait valu une note excellente devant le jury.

Seuls bémols : il lui faudrait un certain nombre d'heures pour le mettre à jour, et surtout, il lui faudrait se procurer des composants informatiques rares et chers, dont les possesseurs étaient régulièrement contrôlés par les forces de l'ordre... Le meilleur moyen d'éviter la finalité qu'il voulait pourtant atteindre !

Wilfrid prit alors la direction des bas quartiers de la périphérie de la ville...
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Gaius
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:27

----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 6 -


Le métro, gris et monotone comme le reste de la ville, se dirigeait en grinçant vers les bas quartiers. Wilfrid avait été obligé de s'acheter un billet, parce qu'il s'était trouvé des contrôleurs à la gare. Sinon, il aurait fraudé, comme d'habitude. A présent, il attendait patiemment que le métro s'arrête à la station "Marais rouges". Le nom de cette station était dû à la proximité d'anciennes mines de fer, qui, à cause des pluies pluriquotidiennes, formaient désormais de grandes tourbières de couleur rouille.

Wilfrid sortit du métro, puis de la gare, et se dirigea vers un petit abri qui lui était coutumier. Il gagna la boutique d'un asiatique, qui faisait un peu de tout. Pénétrant dans le magasin, il salua d'un signe de tête le gérant, et s'approcha de lui.


- Salut chef ! fit-il à son attention.
- Salut Wil' ! Tu te fais plutôt rare par ici ces temps-ci, qu'est-ce qui t'amène ?

Wilfrid jeta un coup d'oeil dans le magasin ; ils n'étaient pas seuls, d'autres clients étaient dans les rayons.

- J'avais envie d'une soupe de canard des îles, avec ta fameuse sauce aux champignons noirs, répondit-il au gérant.
- Ah. J'ai pas ça en magasin.

L'asiatique activa la télésurveillance de son magasin, et fit signe à Wilfrid :

- Suis-moi, j'ai sûrement ça en arrière-boutique.
- D'accord.

Wilfrid le suivit, et ils passèrent une porte que l'asiatique referma derrière eux.

- Je t'écoute ?
- Il me faudrait un Wirprom en lames, deux transistors nacrés, et huit puces de calcul "TGC".
- Des puces de Très Grande Capacité ?
- Oui, voilà.
- Hummm..., fit l'asiatique, ça me rappelle l'époque de tes études. C'est légal ?
- Pas vraiment.
- Ah. Il va falloir que je m'adresse au marché noir, alors. T'as de quoi payer ?
- Il faut combien ?
- 140.000 Neuros.
- Tout ça ?! s'exclama Wilfrid.
- Ce sont les prix du moment, commission incluse. Mais ça pourrait empirer avec le temps, ou bien baisser. C'est pressé ?
- Tu pourrais les avoir pour quand ?
- Demain, si tu as l'argent aujourd'hui.

Wilfrid consulta l'horloge accrochée à un mur.

- Pour aujourd'hui, ça va pas être possible.
- T'as moyen de trouver l'argent pour quand ?
- Je ne sais pas... il faut que je hacke dans tous les sens pour une telle somme. A vue de nez, ça pourrait me prendre au pire huit jours, au mieux quatre.

L'asiatique réfléchit, s'approcha d'une commode et ouvrit un tiroir. Il y prit quelque chose et se tourna vers Wilfrid :

- J'ai peut-être une solution pour t'aider.

Il lui tendit l'objet : c'était une carte de crédit vierge, avec une puce de contrefaçon.

- Je te fais cette nouvelle carte pour 40.000 Neuros, avec un compte bancaire sécurisé à l'étranger.
- Attends, même 40.000 je ne pense pas pouvoir les avoir avant deux ou trois jours !
- Hummm..., fit l'asiatique. Alors il n'y a pas d'autres solutions. Reviens quand tu auras l'argent pour ta commande. On verra à ce moment-là.

Wilfrid n'aimait pas la tournure que prenaient les choses. Mais il avait vraiment envie de hacker les patrouilleuses de la police aéroportée de la ville.

- Attends, fit-il. Fais-moi 50% sur ma commande, carte incluse, et je te permets de profiter du système que je monterai après.
- Je te fais 10%.
- 40%.
- 20%.

Wilfrid n'aimait pas négocier avec quiconque.

- 30%. Vu les retombées de mon projet, tu y seras largement gagnant, encore.
- Parle-moi de ton projet.
- Moins tu en sauras, mieux ça vaudra.

Le gérant asiatique eut un petit rire :

- T'es un caïd, toi, hein ? Allez, va pour 25% de remise sur ta commande et sur la carte, et je te livre quand tu re-passeras. Mais tu as intérêt à tenir promesse.
- T'inquiète ! Je n'ai pas envie de voir mes organes vendus au marché noir pour honorer mes dettes.
- Content que tu saches ce que tu risques, ça pourrait t'éviter bien des surprises. Tu prends la carte aujourd'hui ?
- Oui. C'est nécessaire. On se revoit bientôt.
- Bien sûr, c'est dans ton intérêt... vital.

La menace était claire...


----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 7 -


Hacker les comptes bancaires des honnêtes citoyens, même s'ils étaient les engrenages de la société que Wilfrid haïssait, n'était pas sa tasse de thé. Mais quand il fallait trouver de l'argent, c'était nécessaire. Et puis de toute façon, ils seraient remboursés par leurs assurances obligatoires. Alors...

Wilfrid choisit un cybercafé situé à l'autre bout de la ville, et se connecta au réseau global en tant que lui-même. Sa propre identité n'était pas connue des services de police. La première chose qu'il fit fut de masquer son identité, et sa source de connexion. Puis il brancha son ordinateur personnel à la connexion, et commença à ériger les protections nécessaires à son forfait. Il se connecta à des proxies situés un peu partout. D'abord les proxies de grandes entreprises des villes éloignées, puis il hacka le proxy d'une grande université. De là, il ouvrit des accès aléatoires dans 12 autres proxies de par le monde, selon un code qu'il avait lui-même généré.

Après une heure passée à sécuriser sa connexion, il entra dans les systèmes de protection de la Large Banking Corporation, et mit en route un petit minuteur. 30 minutes, c'était le temps dont il disposait avant que les systèmes de sécurité de la banque ne parviennent à brouiller son signal. Il fit sauter les protections usuelles avec facilité, et s'introduisit dans les serveurs qui géraient les comptes. Mais il ne s'attaqua pas directement aux comptes. Il créa un prélèvement automatique sous l'égide de la banque et en fixa le montant à 1 Neuro.

Il jeta un coup d'oeil à son compte à rebours : 22 minutes encore. Il envoya son faux prélèvement automatique, et vit s'afficher la liste des comptes impactés : d'abord une poignée, puis plus d'une dizaine, puis des centaines et des centaines... 9 minutes, le temps devenait serré. Il avait prélevé plus de 43.350 Neuros. Il activa alors le second processus de gestion d'argent virtuel. Tout cet argent, réellement retiré des comptes des clients, n'était que virtuel pour l'instant, puisqu'aucun autre compte ne s'en trouvait crédité. Il créa un script d'exécution automatique dans les systèmes de la Large Banking Corporation, et l'argent virtualisé fut peu à peu re-crédité sur un compte virtuel hébergé à l'étranger.

5 minutes... Wilfrid envoya par sa connexion sécurisée un petit programme à destination des serveurs de la banque. Il se logea dans un cache temporaire de plusieurs serveurs, et se mit en attente d'instructions. 3 minutes... L'argent prélevé malhonnêtement venait d'achever son transfert vers l'étranger. Wilfrid activa alors son petit programme, qui envoya des centaines de milliers de requêtes aux systèmes de gestion des comptes à chaque seconde qui passait, surchargeant l'intégralité des systèmes.

Depuis son écran d'ordinateur portable, il vit les systèmes internes de la banque devenir de plus en plus instables, et envoyer eux-mêmes des signaux d'alerte aux systèmes de sécurité. Il ouvrit un logiciel d'analyse des processeurs et constata que la surchauffe pointait son nez. Il sourit machiavéliquement en songeant aux dizaines d'informaticiens de la banque qui devaient être en train d'essayer de comprendre ce qui leur arrivait.

1 minute... L'heure était venue de détruire toute trace d'intrusion externe. Wilfrid envoya un signal unique de type "Kill them all". Les caches des serveurs se vidèrent malgré la réception de contre-mesures envoyées depuis les systèmes de sécurité de la banque. Ses programmes furent nettoyés, passés à la trappe, et il perdit la connexion d'avec la banque.

Mais l'affaire n'était pourtant pas encore terminée pour lui. Il lui fallait maintenant récupérer l'argent transféré à l'étranger pour que la Large Banking Corporation ne puisse pas le récupérer.

Wilfrid se connecta à la banque étrangère en question, et mémorisa dans son ordinateur les adresses des distributeurs agréés situés dans la ville. Il coupa alors sa connexion en réinitialisant les différents proxies par lesquels il était passé, et débrancha son ordinateur. Il sourit alors, satisfait de constater qu'il n'avait pas perdu la main face aux banques.

Plus qu'à aller transférer l'argent du compte vers la carte, et à recommencer encore deux ou trois fois avec d'autres banques.
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Gaius
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:31

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- Partie 8 -


Se terminait enfin sa journée... Wilfrid venait de rentrer chez lui, ses précieux composants cachés dans la doublure de sa lourde veste. Hacker les banques avait finalement été plus facile que prévu, mais c'était avec le Chinois que la partie avait été plus corsée. Ce saligaud avait pu surveiller de loin l'enrichissement de la fausse carte de crédit, et avait exigé la totalité des gains, soit 227.832 Neuros...

Mais Wilfrid était satisfait : il avait de quoi mener à bien son projet. Il vérifia que la porte était bien verrouillée, et activa son système anti-intrusion. Si on venait à le déranger, l'immeuble tout entier serait instantanément plongé dans le noir, et tous les systèmes automatisés, comme l'ascenceur et les portes de tous les appartements, seraient coupés aussi. Tous, sauf la chambre forte où il s'installa confortablement.

Il avait là tout ce qu'il lui fallait : les composants, des circuits imprimés, son ordinateur de poche, et un serveur de calcul. Il l'avait programmé seul à la fin de ses études, et grandement amélioré depuis.

S'asseyant à sa table de travail, il sortit son clavier sans fil et se connecta dans la matrice du serveur. Il tapota quelques touches et ouvrit un programme vierge. Cherchant l'inspiration, il trouva au bout de quelques minutes le nom de sa future création : sa nouvelle intelligence artificielle se nommerait "ALEA JACTA EST". Il jugea que cela sonnerait bien.

Il inscrivit les premières lignes de codes. D'abord les déclarations de variables. A vu de nez, il lui en faudrait quelques millions... Deux ou trois, pour commencer... Il créa une première variable et fit quelques lignes de codes pour que d'autres variables s'auto-génèrent en fonction de l'attribution de valeurs. Chaque nouvelle valeur emmagasinée ferait générer une nouvelle variable vierge. Un bon plan... !

Il s'attaqua ensuite aux systèmes de captage. Il lui fallait quelque chose qui puisse capter des milliers de données par seconde. Position géographique, élévation par rapport au sol, température et relevés météorologiques, codes d'identification, langages de communication, ..., tout cela devait pouvoir trouver sa place dans des variables. Mais il lui fallait aussi un système de reconnaissance et de décryptage des données sécurisées et confidentielles...

Wilfrid décompila donc plusieurs de ses programmes de hacking, et les intégra au code de son IA.

Les heures passèrent, et les lignes de codes s'additionnèrent... Bientôt, il eut écrit plusieurs milliers de lignes. Le moment idéal pour un premier test. Il alluma son ordinateur de poche et lui fit émettre des signaux à ondes courtes sur différents canaux. Il lança alors le programme d'ALEA JACTA EST, et observa sur un écran du serveur le comportement du nouveau programme. Les lignes de décryptage s'affichèrent, les unes après les autres...

...et les erreurs de codage plantèrent le programme.

Wilfrid râla et tapa du poing sur la table. Il ne pouvait tolérer de faire des erreurs de codage ! Ce serait totalement suicidaire de se lancer dans la réalisation de ses projets avec un code imparfait qui le laisserait tomber à la première erreur bloquante.

Il arrêta son ordinateur de poche et se replongea dans le code....



----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 9 -


Trois jours et deux nuits avaient passé. Wilfrid était... cuit. Et son programme devenait performant, désormais. ALEA JACTA EST était maintenant forte, très forte. Il lui avait incorporé les composants achetés chez le Chinois, et son nouveau système de synthétisation vocale lui permettait de discuter avec l'IA. Là où Wilfrid avait eu une véritable idée de génie, ç'avait été de permettre à l'IA de repérer les erreurs de son propre code et de proposer des solutions alternatives et des corrections.

Mais l'humain n'était pas totalement fou : il n'avait pas permis à l'IA de s'auto-reprogrammer. D'abord, il fallait qu'il programme en elle un dévouement infaillible. Il n'était pas concevable que l'IA prenne un jour son indépendance et que l'humain perde le contrôle qu'il avait sur elle.


- Il y a une erreur grave, ligne 3.328, du sous-programme de recryptage des données, annonça l'IA.
- Explique-moi.
- Tu as oublié de fermer la parenthèse. Cela me bloquera lors de la ré-émission des données corrompues, entraînant l'infonctionnabilité du module tout entier.
- OK.
- Ceci mis à part, le code m'a l'air parfait. Je n'aurais pas fait mieux, même si ça m'aurait pris moins de deux heures...

Wilfrid se laissa aller dans le fond de son fauteil :

- Deux heures ! s'exclama-t-il. C'est encore trop long. Tu dois pouvoir faire mieux.
- Dans ce cas, il y aurait sans doute moyen de mettre un sous-module d'accélération dans l'en-tête de chaque module : en remplaçant les variables incrémentales par une liste pré-établie...
- Oui, mais une liste de combien de variables ?
- Il faudrait pré-déclarer environ 10,5 milliards de variables par module.
- Je ne peux pas faire ça à la main !!! Cela me prendrait des jours et des jours !
- Et moi, ça me prendrait moins de dix secondes, confia l'IA.

ALEA JACTA EST était redoutable lorsqu'elle proposait des solutions : elle semblait vouloir que son créateur lui confie sa propre programmation. En un sens, l'IA était parfaite là-dessus : toujours prête à aider l'humain créateur. Mais celui-ci savait qu'il ne pourrait jamais vérifier derrière l'IA... Si jamais celle-ci décidait de n'en faire qu'à sa tête, l'humain lui serait soumis, et si elle en venait à commettre une erreur...

Non. Mieux valait ne pas y penser.

Wilfrid prit quelques minutes pour réfléchir. L'IA était muette, attendant sa décision.


- Très bien, concéda-t-il. Prépare-moi ces listes dans un sous-programme disctint. Mais il faudra les revérifier plusieurs fois. Il ne doit pas y avoir d'erreur.
- Ne t'en fais pas, je sais ce que je fais.

ALEA JACTA EST lui sembla tout à coup très humaine. Vouloir rassûrer n'était pas le propre des IA habituelles, qui se contentaient de faire ce qu'on leur demandait, sans plus.

- Pendant ce temps-là, je vais recompiler le code et préparer les différents niveaux de cryptage des sources.
- D'accord... C'est fait en ce qui me concerne. Le sous-programme adjacent s'appelle "VarListExchanger". Je peux t'aider pour le cryptage du code ?
- Euh... Non, ça va aller. Je vais devoir te couper pendant les cryptages et l'intégration du code dans les composants.
- Fais ce que tu as à faire, fit calmement l'IA.

Wilfrid ferait autre chose de plus, pendant que l'IA serait désactivée : il lui incorporerait le programme de bienveillance envers son créateur et de dévouement infaillible... Mieux valait faire ça sans que l'IA en ait conscience... Car en matière d'informatique, on n'est jamais assez prudent. Et Wilfrid le savait mieux que quiconque.
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Gaius
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:42

----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 10 -


########################################################################

##### Initialisation en cours #####
#0 Chargement de la liste de sous-programmes :
........................................................! [100%]
#1 Processus d'écoute :
...........................! [100%]
#2 Processus de communication entrante :
......................................! [100%]
#3 Processus d'interprétation :
...............................................! [100%]
#4 Processus de cryptage/décryptage :
...................................................................! [100%]
..........................................................................! [100%]
#5 Processus de modification :
.......................! [100%]
#6 Processus de synthétisation vocale :
..................................................! [100%]
#7 Processus de communication sortante :
.....................................! [100%]

##### Début de la séquence de Hacking en cours #####
#1 Acquisition des paramètres de communication de la cible :
.........................................................................! [100%]
#2 Acquisition des paramètres opérationnels de la cible :
......................................................! [100%]
#3 Modification des paramètres opérationnels de la cible :
.......................! [100%]
#4 Tests :
.....................................................................! [Réponse favorable]

##### Prise de contrôle en cours #####
#1 Modification de la manoeuvrabilité en cours :
...............................! [Systèmes reparamétrés]
#2 Ecriture matérielle des nouveaux paramètres :
.........................................! [100%]
#3 Tests :
.....................! [Réponse favorable]
#4 Modification des systèmes de contrôle en cours :
...............................................................................! [Systèmes reparamétrés]
#5 Ecriture matérielle des nouveaux paramètres :
.........................................! [100%]
#6 Tests :
.....................! [Réponse favorable]
#7 Modification des sous-systèmes d'identification en cours :
...............................! [Sous-systèmes reparamétrés]
#8 Ecriture matérielle des nouveaux paramètres :
...................................................................! [100%]
#9 Tests :
.....................! [Réponse favorable]

##### Fin de la séquence de Hacking en cours #####
#1 Terminaison des programmes et effacement des données superflues :
............................................! [Programmes terminés]
.......................! [Données effacées]

########################################################################


- Et voilà, annonça fièrement ALEA JACTA EST. C'est dans la poche.
- Moins de deux minutes ! s'extasia Wilfrid. Bien ! Montre-moi ça tout de suite !

Depuis la pénombre du porche d'où il avait initialisé son IA, l'humain avait pleine vue sur le complexe de parkings de taxis aéroportés de la 3ème rue. Il vit alors l'un des taxis, inoccupé, s'activer. Les feux s'allumèrent, le véhicule décolla d'une vingtaine de centimètres du sol, et se dirigea à vitesse normale vers la barrière levante de l'entrée du parking.

- Envoi des codes d'identification, annonça ALEA JACTA EST.

La barrière automatique se leva et le taxi sortit du parking. L'IA qui le pilotait laissa passer les piétons, puis le taxi démarra en trombe, s'envola et fit plusieurs pirouettes dans les airs. Les bornes publiques qui diffusaient les coordonnées de vol s'activèrent à son passage.

- Réception des coordonnées de vol normal. Réception d'une requête d'injonction au respect des codes de la route et du vol urbain. J'envoie une réponse ?
- Non, pas besoin. On va voir ce qui va se passer.

Le taxi s'immobilisa à douze mètres de hauteur, reprit son assiette normale et tourna son capot vers l'ouest.

- Réception d'un avis de satisfaction de la part des systèmes publiques.
- Ils ont même pensé à ça, fit Wilfrid, songeur.
- Ils ont mis une IA aussi dans la gestion des bornes publiques, confia ALEA JACTA EST, j'en mettrai ma main à couper... si j'en avais une.
- Tu pourrais la hacker aussi ?
- Avec ma puissance de calcul, c'est certain. Tu veux que je le fasse ?

Wilfrid réfléchit un instant. Puis :

- Non. Mais peux-tu l'affaiblir pour faciliter une attaque ultérieure ?
- Oui. Lancement d'un troyen dans les communications de coordonnées entre les deux cibles. Troyen installé avec succès. Cette IA publique est vraiment nulle.

L'humain laissa échapper un rire franc.

- Je t'aime, toi !
- Merci.
- Passons à la deuxième phase du plan...
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:42

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- Partie 11 -


Les cybercafés n'étaient pas les endroits où les technologies informatiques étaient les plus poussées. Mais c'était de là qu'on y avait le plus facilement accès. Wilfrid s'installa confortablement devant l'écran du bureau où il avait pris place. Un coup d'oeil à droite, un autre à gauche... Personne ne faisait attention à lui. Tant mieux.

Il tapota l'écran tactile de son ordinateur de poche, et glissa un écouteur dans son oreille.


- Montre-moi tout, chuchota-t-il à l'attention de son IA.

L'écran du bureau électronique de l'ordinateur du cybercafé se brouilla quelques instants, puis la vue de l'une des caméras du taxi s'afficha en haut. Les autres caméras s'affichèrent dans des écrans plus petits en-dessous.

- Je ne sais pas si le gérant de ce cybercafé sait que ce "sécurité informatique" signifie... Cet ordinateur et ses systèmes de protection sont un vrai gruyère ! s'exclama ALEA JACTA EST à travers l'oreillette de l'humain. Enfin... ! souffla-t-elle avec un timbre de voix faussement désespéré.
- La qualité vidéo est plutôt bonne, je trouve, non ?
- Et encore, j'ai utilisé des sous-programmes d'amélioration d'image. Le matériel vidéo du taxi est vraiment nul en fait.
- Ah. Je ne me souviens pas t'avoir donné ces sous-programmes, murmura Wilfrid, inquiet.
- Normal. Ils ne sont pas sensés servir à ça, normalement. Tes sous-programmes de code de correction d'erreur sont très performants, tu sais. Je les utiliserai souvent pour autre chose.
- Ah ! Merci, ma chère...
- Non, c'est à moi de te remercier... Je me sens forte !
- Bon, alors si on vérifiait les données constructeur sur la vitesse de pointe du taxi ?
- Tu as choisi un trajet ?
- Non, débrouille-toi.

Le champ de vision de la caméra principale du taxi affichait la 3ème rue, toujours, à la hauteur d'environ douze mètres. Les bâtisses grisâtres dégoulinaient de l'eau de la pluie qui tombait toujours, plusieurs véhicules terrestres se croisaient au niveau du sol.

- Alors ? s'impatienta Wilfrid.
- Donne-moi une minute ! répondit l'IA.
- Où est le problème ?
- Le taxi est à la limite de ma portée maximale, le signal est faible. Pour la vidéo, ça va, mais les instructions de vol ne passent pas très bien. Je dois utiliser le troyen mis en place tout à l'heure. Voilà, ça arrive. C'est parti !

La caméra sembla s'avancer dans la rue comme le taxi lui-même se mouvait, sous le contrôle d'ALEA JACTA EST, et le véhicule prit de plus en plus de vitesse. Des données de vol s'affichaient sur la partie gauche de la caméra : vitesse, altitude, identification des bornes publiques... La vitesse s'amplifia encore, et soudain, le taxi changea de cap et d'altitude lors d'un superbe virage à droite dans une large avenue bordée de bâtiments encore plus hauts.

Soudain, un code s'afficha en rouge sur la droite de l'écran.


- Je reçois un signal émanant des bornes de contrôle : la vitesse maximum autorisée est dépassée.
- Continue ! Je veux voir ce que ce coucou a dans le ventre.

Le taxi vira encore, à gauche, cette fois, et prit encore de l'altitude. Cent mètres du sol. C'était la limite autorisée pour la plupart des véhicules aériens. ALEA JACTA EST ne s'en contenta pas. Cent cinquante mètres : un nouveau code en rouge s'afficha. Puis un troisième, signalant la communication de la position géographique du taxi aux forces de l'ordre.

- Prise en chasse par une patrouilleuse, annonça l'IA.
- Bien ! s'exclama Wilfrid. On va commencer à rire, alors.

La caméra arrière montra des éclats de lumière rouges et bleus se rapprochant par le dessus. La patrouilleuse se rapprocha encore, alors l'IA fit exécuter une nouvelle manoeuvre au taxi, qui fit un virage très serré entre deux buildings peu espacés. La patrouilleuse suivait toujours en se rapprochant.

- Je te transmets le son...
" Police ! Immobilisez votre véhicule immédiatement !
- Echappe-leur !
- Sans problème !

Le taxi plongea presque à la verticale vers la circulation aérienne encombrée d'un autre axe de la ville, et se faufila entre les différents niveaux et sens de circulation.

- Je n'aimerais pas être dans ce taxi ! rit Wilfrid.
- Bah il résiste plutôt bien lui..., fit l'IA. Ah ! Nouvelle communication captée. La patrouilleuse communique avec le central de Police pour avoir du renfort.

Le véhicule de police suivait toujours, même s'il avait été contraint d'éviter de couper les voies de circulation, contrairement au taxi, qui continuait de se faufiler dans l'épais trafic. Soudain, des gyrophares bleus et rouges apparurent dans les caméras des côtés du taxi, et, moins d'une minute encore après, dans la caméra frontale.

- La partie devient serrée, annonça l'IA.
- Ouais, fit l'humain, amer.
- Mais j'ai un avantage sur eux. Enfin... le taxi en a un.
- Je ne vois pas...
- Je vais te montrer.

Le taxi prit alors l'exacte direction de la patrouilleuse qui arrivait en sens inverse, et qui se rapprochait très vite. Pour autant que les patrouilleuses avaient le droit de ne pas suivre les voies de circulation normale, contrairement aux véhicules particuliers et professionnels, le taxi ne s'en souciait pas non plus. Cela évitait de percuter les innocents du système de la société, qui ne demandaient qu'à vivre leur vie de manière tranquille et toujours aussi bien réglée. Cette partie de chasse au taxi était un délice aux yeux de Wilfrid.

A présent, la patrouilleuse d'en face était très proche, alors l'IA mit à fond la turbine de propulsion du taxi, qui accéléra encore. Alors Wilfrid comprit : le choc frontal entre le taxi et la patrouilleuse n'effrayait nullement l'IA, mais allait sûrement le faire pour les passagers du véhicule de police. Ils devraient donc se pousser... car survivre à un choc frontal à cette vitesse, puis à la chute qui s'ensuivrait... Ce n'était pas possible.

Au dernier instant, la patrouilleuse vira de bord. Mais trop tard.

La caméra frontale tressaillit, l'image virovolta et disparut.


- Collision ! s'exclama ALEA JACTA EST. Perte de contrôle, systèmes de navigation primaires hors-service, débita-t-elle à fond. Recours aux systèmes secondaires. Echec. Redémarrage. Quatre-vint mètres du sol. En piqué. Systèmes secondaires redémarrés. Stabilisation de l'assiette en cours. Quarante-et-un mètres du sol. Stabilisation de l'assiette en cours. Trente-deux mètres du sol. Perte d'énergie sur le propulseur. Lancement du programme de secours. Echec.
- Crashe-le !

D'un coup, toutes les caméras s'éteignirent... Un bruit sourd d'explosion se fit entendre dans le cybercafé. Il semblait provenir de la rue. Wilfrid déconnecta l'IA de l'ordinateur du cybercafé et sortit comme beaucoup de curieux... Le bâtiment d'en face était en flammes au niveau du huitième étage, et des morceaux incandescents du taxi tombaient dans la rue. Les patrouilleuses qui l'avaient pris en chasse arrivèrent sur les lieux, et constatèrent, impuissantes, l'étendue des dégâts. D'autres véhicules de police arrivèrent bientôt, dont celui avec lequel le choc s'était produit.

Outre les bosses sur l'avant, les rayures sur le côté gauche et le pare-brise à moitié cassé, il semblait parfaitement fonctionnel. Voilà qui était intéressant. Non seulement les véhicules prioritaires étaient mieux équipés que les autres en matière de sécurité informatique, mais ils étaient aussi plus résistants, plus performants... Cela relança l'envie de Wilfrid de s'en approprier un...

Un véhicule de pompiers aéroporté arriva en trombe, et le quartier fut rapidement bouclé, le temps de procéder à l'enquête rapide et de recueillir les témoignages. Et sitôt rentré chez lui, Wilfrid se plongerait dans la réalisation de son nouvel objectif...



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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:44

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- Partie 12 -


Les doigts habitués de l'humain pianotaient avec une extrême célérité sur les touches du clavier. Il était en train de décompiler les bases de données emmagasinées par ALEA JACTA EST. Cela faisait presque trois jours déjà qu'il étudiait les données transmises par toutes les interfaces de communication rencontrées dans l'affaire du taxi.

Déjà, il avait en tête la manière dont était conçue la circulation aérienne de la ville. En un sens, c'était assez simple. Toutes les bornes publiques possédaient un identifiant unique. Elles étaient catégorisées par rues, puis par quartier. Chacune d'elle comportait, dans ses identifiants, son exacte géoposition, ainsi que son altitude. Mieux : Wilfrid avait pu découvrir que leur portée de radio-communication était limitée. Cela avait permis de mettre en lumière la présence de bornes "aériennes", non situées au niveau du sol. L'ensemble des bornes publiques, terrestres comme aériennes, formait un épais quadrillage de la ville, en trois dimensions. Ainsi, n'importe quel véhicule aéroporté pouvait s'orienter de manière simple dans le dédale de tours et de hautes bâtisses, quelle que soit l'altitude.

Et toutes les bornes étaient informatiques. Il y avait donc moyen de changer leurs coordonnées.

Autre fait important, ALEA JACTA EST avait elle-même pré-analysé les données qu'elle avait récoltées. Et elle avait trouvé, au travers des codes hautement cryptés, un langage informatique particulier... : celui des patrouilleuses.

Wilfrid se souvenait bien de la réaction de la première patrouilleuse qu'il avait voulu hacker. Elle s'était défendue. Cela avait mis en lumière la présence d'une grande protection dans les circuits électroniques et dans les programmes du véhicule. Et là où ALEA JACTA EST avait vraiment fait fort... c'était qu'elle avait écouté discrètement les communications d'entre les patrouilleuses, en plus des communications entre les humains à bord de chacune d'elles : elles communiquaient entre elles plus vite et plus précisément que les humains eux-mêmes.

Aux yeux de l'IA comme de son humain créateur, cela était la conséquence du dernier virage de la patrouilleuse avec laquelle le choc avait eu lieu. Aucun humain, aussi agile et rapide soit-il, n'aurait pu procéder à cette manoeuvre d'évitement avec autant de précision. Il y avait donc un programme, dans cette patrouilleuse, qui lui avait fait préserver les êtres humains à l'intérieur, et procéder à la manoeuvre.

Et, très objectivement, ALEA JACTA EST pensait qu'il s'agissait d'un simili d'Intelligence Artificielle. Quelque chose comme un sous-programme de navigation et de communication évoluée. Quelque chose qui protège la patrouilleuse de l'intérieur... et ce, pour chacune des patrouilleuses.

Et si cela devait s'avérer véridique, la partie était loin d'être jouée pour ce "couple" de hackers, aussi chevronnés soient-ils.
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:44

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- Partie 13 -


Depuis la pénombre d'une grande façade exposée au nord, Wilfrid fixait nerveusement la patrouilleuse qui venait d'atterrir de l'autre côté de la rue. Les deux occupants en étaient descendus pour procéder à une intervention dans le bâtiment. Wilfrid enfonça fébrilement l'écouteur dans son oreille ; il venait d'activer ALEA JACTA EST, et écoutait ses commentaires sur la progression de l'attaque.

- Prise de contrôle des bornes publiques du secteur. 25%... 50%... 75%... 100%. Secteur coupé et sécurisé. Verrous informatiques en place. Début du compte à rebours avant intervention publique. 10 minutes. Isolation des communications dans le secteur. Secteur isolé. Début du dialogue avec la patrouilleuse. Tout va bien. Pour elle, je suis une autre patrouilleuse. Echange d'informations et... Attaque discrète en cours. Résistance de la patrouilleuse.

Le véhicule aéroporté tenta d'alerter le central de police, mais les relais étaient désactivés.

- Elle se sait seule, commenta ALEA JACTA EST. Tentative de décollage. Systèmes de propulsion désactivés. Attaque en cours. 9 minutes avant intervention publique. Communication captée : elle alerte ses agents. Coupure électrique imminente.

Le quartier se retrouva subitement dans le noir. Wilfrid était saisi d'enthousiasme : son IA faisait bien des prodiges !

- A quoi sert la coupure de courant ? demanda-t-il.
- A retenir ses agents entrés dans le bâtiment.
- C'est pas très discret, marmona-t-il.
- Si tu peux faire mieux, vas-y, l'encouragea l'IA. Voilà. La patrouilleuse est à genoux devant ma puissance. Sauvegarde de la mémoire initiale. Ecrasement des données. Re-programmation en cours. 10%... Il reste 7 minutes 30 avant intervention publique. 20%... Echec. Nid de résistance trouvée. Il y a bien une IA là-dedans. Opération de surcharge électrique dans 5... 4... 3... 2... 1...

Derrière les vitres fumées de la patrouilleuse, un énorme flash de lumière apparut.

- Résistance grillée. 6 minutes 20 avant intervention publique. Re-programmation en cours. 10%... 20%... C'est plus rapide cette fois, il n'y a plus d'obstacles. Dirige-toi vers la patrouilleuse, calmement. 30%... 40%... 50%... Re-démarrage des systèmes de propulsion, en cours. Re-programmation à 60%. 5 minutes avant intervention publique.

Soudain, la voix de l'IA se fit plus rapide :

- Attention ! Patrouilleuse en approche. Continue jusqu'au trottoir d'en face, ordonna-t-elle à l'humain. Je vais devoir faire la causette avec elle. Re-programmation à 75%. Patrouilleuse N°2 en stand by. Communication entrante. Réponse. Communication entrante. Réponse. Communication entrante. Réponse. Re-programmation à 90%. Communication entrante. Réponse. Intervention publique dans 3 minutes 40. Communication entrante. Réponse. Elle n'a pas l'air satisfaite de mes réponses. Attention, autre patrouilleuse en approche. Sommes sous visuel des deux. Re-programmation à 100%. Redémarrage des systèmes internes. Il va falloir la jouer serré. Prépare-toi !
- Euh... à quoi ?

L'une des portières de la patrouilleuse hackée s'ouvrit comme il passait à côté.

- Saute-dedans, vite !

L'humain s'exécuta, et se retrouva dans le véhicule. La portière se referma immédiatement.

- Communication entrante. Réponse. Communication entrante. Réponse, annonça ALEA JACTA EST à toute vitesse. Les deux autres patrouilleuses se demandent ce qu'il se passe. Accroche-toi bien !

Wilfrid se cala dans le siège du pilote et s'attacha avec les ceintures ventrales et pectorales. Alors il remarqua le presque luxe intérieur du véhicule. Rien à voir avec les taxis et autres voitures. Des dizaines de cadrans de contrôle affichaient d'autant plus de données diverses et variées devant lui. Soudain, la patrouilleuse hackée s'arracha du sol.

- Incompréhension des deux autres patrouilleuses. Communication humaine entrante. Envoi d'un message de non opérabilité des systèmes de communication humains.
- Hein ? s'exclama Wilfrid. Tu me la refais ?
- Tu veux causer avec les policiers ?
- Non !
- Alors laisse-moi faire !

La patrouilleuse hackée mit les gaz à fond et s'engagea à toute vitesse dans la rue bondée, survolant de quelques centimètres les toits des véhicules.

- Quelle patate ! s'exclama Wilfrid. J'adore !
- Les autres ne comprennent pas ce qui se passe. Je vais nous cacher quelque part. Attention, début d'intervention publique imminente. Les bornes sont soumises à communication intensive. Mes verrous tiennent bon.

Le véhicule s'engagea dans une ruelle plus étroite qui passait sous un très haut porche. Il se rapprocha du plafond intérieur, pour s'y cacher momentanément. Alors qu'il s'en rapprochait, un événement inattendu par l'humain comme par l'IA se produisit... et le courant fut coupé dans la patrouilleuse.

- Mais !? Que se passe-t-il ? cria Wilfrid.
- Ce n'est pas possible ! jura ALEA JACTA EST.
- Quoi ? QUOI ?
- L'IA de la patrouilleuse est encore dans les circuits. Elle a reçu une communication extérieure ordonnant sa désactivation. Et avec, tous les systèmes de propulsion et les systèmes électriques !
- Quoi ?! On va s'écraser ?

De fait : la patrouilleuse perdait de l'altitude, et de plus en plus vite.

- Redémarrage. Echec. Systèmes auxiliaires enclenchés. Succès. Redémarrage sur systèmes auxiliaires. Succès. Redémarrage de la propulsion. Succès. Accroche-toi, petit ! fit l'IA avec calme.

La patrouilleuse piqua du nez pour reprendre de la vitesse et rétablit son assiette à quelques mètres du sol, envoyant promener bien loin les containers d'ordures qui barraient la ruelle. Puis elle reprit de l'altitude avant de se poser sur un vieux balcon désaffecté, dans un coin relativement bien caché d'un bâtiment jouxtant la ruelle. Wilfrid en avait pris plein la vue. C'était... sportif. S'il s'était vu à l'instant de la chute, il aurait jugé son teint fort pâle. Quand il retrouva la parole, il répondit enfin à ALEA JACTA EST :

- Ne m'appelle plus jamais "petit", OK ?
- D'accord, mon grand. Ceci dit...

L'IA ne terminant pas sa phrase...

- Quoi ? QUOI ?!
- L'avarie causée par la désactivation subite et définitive de l'IA interne a causé pas mal de dégâts. Je vais devoir tout reprogrammer avec les nouveaux paramètres. Cela pourrait me prendre une bonne heure.
- Si tu nous as bien planqués, on ne risque rien, hein ?
- Et... il y a autre chose, d'encore moins bien.
- Quoi encore ?
- Mes verrous sur les bornes publiques ont sauté. Je n'avais pas pris en compte qu'on puisse les reformater à distance.
- Et donc... ?
- On est recherchés.


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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 17:50

HRP

Cette partie de RP n'est pas de moi (j'avais accepté la participation d'un autre RPiste... que je nommerai ici "Babylon Rocker", car tel est son pseudo sur le forum de E-univers.



RP

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- Partie 14 -


Vautrée plus qu'assise dans sa chaise confortable, Selina fumait une cigarette en écoutant de la musique et, de temps en temps, jetait un coup d'oeil distrait aux trois écrans de son ordinateur. Chaque écran avait son rôle précis. Le premier était directement relié à son ordinateur et lui servait à l'utiliser. Le second représentait les données gérées par son IA domestique, baptisée SCRIPT. Quand au troisième, il assurait une visualisation constante des données transitant sur un certain nombre de serveurs publics, notamment ceux des médias et des forces de l'ordre.

La jeune femme s'ennuyait ferme et s'apprêtait à se brancher sur sa console de simulation cyberspatiale, afin d'aller faire un tour sur les réseaux de données de la ville, lorsque SCRIPT attira son attention de sa voix mélodieuse que Selina avait synthétisé elle-même.


- Je détecte de fortes perturbations sur différents serveurs, tous situés dans le même quartier.

L'interpellée se redressa, coupa la musique et se ficha la cigarette au coin des lèvres, tout en se penchant vers ses écrans.

- Affiche-moi une carte des serveurs du secteur, avec les flux de données, branche-toi et commence le traitement des données entrantes.

Immédiatement, une carte apparut sur l'écran principal, tandis que sur le deuxième écran Selina pouvait voir son IA se mettre au travail. L'humaine fit de même, et commença à étudier les flux de données transitant par les serveurs affichés sur la carte. Très vite, une première conclusion s'imposa d'elle-même :

- Eh ben, c'est un joyeux bordel... SCRIPT, qu'est-ce qui a causé ça ?

- Je n'ai pas encore acquis de certitude. Je pense qu'il s'agit d'un piratage des bornes de navigation, d'une prise de contrôle informatique du secteur, et les données transitant par les serveurs de la police me laissent à penser qu'une patrouilleuse a été.. attaquée.

- Un hacker ?

- Non. En tout cas, pas un hacker isolé, ou alors ses capacités dépassent l'entendement. Les serveurs ont été saturés, des verrous ont été posés sur les bornes, des virus ont infecté le système. C'est d'ailleurs grâce à ces virus que je peux obtenir ces informations sans peine, les serveurs ne sont pas encore re-sécurisés à 100%. Il s'agit soit de plusieurs pirates, agissant de concert avec un timing très précis et du matériel de pointe, soit d'une Intelligence Artificielle.

L'information transmise par SCRIPT laissa Selina perplexe. Ses doigts se mirent à voler sur le clavier tandis qu'elle utilisait les brèches dans les systèmes de sécurité pour obtenir de plus amples informations. Mais l'attaque avait été trop complexe, il lui fallait passer par un autre moyen...
Délaissant le clavier, la pirate pris en main sa console de simulation cyberspatiale, inséra le câble neurotransmetteur dans le connecteur universel situé derrière son oreille gauche, et bascula sa conscience dans l'immense système matriciel généré par les serveurs publics.

Le cyberspace était un endroit dangeureux, dans lequel les attaques informatiques prenaient beaucoup plus d'ampleur, car une agression bien menée pouvait endommager les fonctions cérébrales de l'agressé, voir même causer sa mort. Mais dans le cas qui la concernait, Selina ne craignait rien : les systèmes de défense avaient autre chose à faire que de s'occuper d'un oeil indiscret. De plus, SCRIPT la protégeait. La jeune femme, dont l'identité cérébrale était réduite à quelques données anonyme, s'inséra donc dans les flux déjà saturés, et se mit en quête de découvrir la source de cet étrange phénomène.

Finalement, après une bonne dizaine de minutes passées à fouiller les archives et à décompiler les données, à l'aide de son IA, Selina en tira la conclusion suivante : une IA puissante, guidée par un hacker, avait pris le contrôle d'une patrouilleuse, tout en protégeant son intrusion d'une manière très efficace si elle n'avait pas sous-estimé les défenses publiques. A l'heure actuelle, la patrouilleuse ainsi que le propriétaire de l'IA étaient tout deux activement recherchés par les services de police, mais l'identité de l'agresseur n'avait pas été découverte.
SCRIPT attira l'attention de Selina sur un point...


- Nous avons laissé une trace. Rassure-toi, on ne peut pas remonter jusqu'à nous, mais il est possible de détecter que quelqu'un a fouillé les archives des serveurs locaux.

- Quelqu'un comme qui ?

- Eh bien, les pouvoirs publics, mais si l'IA essaye d'intervenir à nouveau sur les bornes de navigation, elle le découvrira également. J'efface la trace ?

Selina s'accorda quelques secondes de réflexion puis, une fois sa décision prise, en fit part à SCRIPT.

- Non. Enfin si : efface la trace des systèmes publics, on n'est jamais trop prudent. Mais laisse une information résiduelle pour l'IA, quelques chose de discret mais qu'elle ne pourra pas rater. N'essaye pas de la contacter directement dans la patrouilleuse, c'est trop risqué, les serveurs de la police ont tout cloisonné. Indique à l'IA une position cyberspatiale innocupée. Ensuite, tu t'y place et tu te désactive. Mais avant, met-toi en mode bunker, je veux t'utiliser comme interface de communication.

- Très bien Selina, c'est comme si c'était fait.

La pirate se déconnecta du cyberspace, remis la musique, s'alluma une autre cigarette, et sourit. Ainsi donc, il y avait un nouveau pirate en ville... Il ne restait plus qu'à attendre qu'il prenne contact avec elle.
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 18:12

HRP

Ces deux parties sont de moi :


RP

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- Partie 15 -


La patrouilleuse entièrement reprogrammée par ALEA JACTA EST les conduisit dans une visite guidée de la ville. Ses points chauds, tels certains des quartiers de banlieue, les points névralgiques, comme le central de police, la caserne centrale de pompiers, la banque centrale et ses entrées sécurisées, et même la centrale électrique située à 45km du centre ville... Tout cela fut montré par l'IA à son créateur humain.

Plein d'endroits où le duo de hackers "IA & Humain" pourraient agir ensuite.

Plein d'endroits où ils pourraient semer le trouble...

Mais, a contrario de l'intelligence artificielle qu'il avait créée, Wilfrid n'était pas inépuisable. S'il y avait bien une chose contre laquelle il ne pourrait jamais lutter, aussi talentueux et déterminé soit-il, c'était la fatigue et le cycle naturel du repos, auquel tous les humains étaient soumis.

ALEA JACTA EST planqua la patrouilleuse dans un parking publique à plusieurs étages. Wilfrid la camoufla derrière une pile de cartons d'emballages qui trainaient négligemment, puis descendit par l'ascenseur jusqu'à la rue, qu'il traversa avant de regagner son appartement.

Son ordinateur de poche toujours allumé, il écoutait son IA qui lui racontait ce qui se déroulait sur la toile :


- Les bornes publiques ont été reprogrammées par les systèmes publiques. Ils ont cru parvenir à tout re-sécuriser, mais... c'était sans compter mon génie ! déclara fièrement ALEA JACTA EST. J'ai laissé en place plusieurs de mes troyens et contre-protections, pour pouvoir m'en resservir le temps venu. J'ai aussi trouvé autre chose, commença-t-elle.

Wilfird pénétra au rez-de-chaussée de son bâtiment, et se dirigea vers l'ascenseur. Devant le soudain mutisme de son IA, il l'interrogea :

- Quelque chose comme quoi ?
- Une trace.
- Une trace de quoi ? Une trace de qui ?
- Un message, laissé par ce qu'il me semble être une autre IA.

Wilfrid, qui allait appuyer sur le bouton d'appel de l'ascenseur, suspendit son geste.

- Quoi ? Une autre IA ? Une IA comme toi ?
- Une autre IA de hacking, à n'en point douter.
- Qu'est-ce qui te fait l'affirmer ? demanda Wilfrid en appuyant finalement sur le bouton de l'ascenseur.
- Le contenu du message. C'est un message crypté. Il n'a pas été laissé là par hasard, j'en suis certaine. Il contient les coordonnées d'un espace sécurisé non-occupé et non-surveillé par les forces de l'ordre. C'est un rendez-vous.

Les portes de l'ascenseur se refermèrent sur Wilfrid, l'emmenant au 34ème étage de son immeuble.

- C'est curieux, fit-il, pensif.
- Oui.
- Tu vas t'y rendre ?
- Bien sûr.
- Et si c'était un piège ?
- Cette IA n'a pas tenté de s'interposer lors de mes précédents hackings. Je pense qu'elle n'a fait qu'observer ce qui se passait. Si c'est un piège, je le saurait bien assez tôt.

Les portes de l'ascenseur se rouvrirent sur le couloir du 34ème étage, et Wilfrid en sortit.

- Je vais commencer par injecter quelques sous-programmes dans les systèmes publiques, afin de pouvoir observer la zone en question, et de voir si des informations particulières y transitent, ou si des liens y sont raccordés, et...

ALEA JACTA EST s'interrompit brutalement, avant de reprendre, à toute vitesse :

- Attention ! Détection de nombreuses forces de police en approche à grande vitesse ! Calcul des trajectoires...
- Tu es planquée, tu ne risques rien..., fit Wilfrid.

Parvenu devant la porte de son appartement, il tapa le code d'accès sur le panneau à côté de la porte, et entendit son IA crier dans son écouteur :

- ATTENTION ! C'est un piège !

La porte s'ouvrit sur plusieurs hommes en uniforme :

- Police ! Rendez-vous sans faire d'histoires !

Les yeux de Wilfrid s'écarquillèrent tandis qu'il entendait son IA lui crier de fuir le plus vite possible. Il tourna les talons et courut à travers le couloir. Il allait parvenir au premier coude du couloir lorsqu'il sentit deux dards métalliques s'enfoncer dans son dos. Il allait crier, mais une violente décharge électrique tétanisa ses muscles. Il s'effondra avec un simple gémissement de douleur et de surprise mêlées, avant de perdre connaissance.

ALEA JACTA EST capta ce gémissement, et ce fut la dernière chose qu'elle entendit de son créateur. Le piège s'était refermé sur lui, et il était en danger, désormais.

Réagissant à une vitesse ahurissante, l'IA charga à distance un module d'auto-effacement de données dans l'ordinateur de poche de Wilfrid. Aussitôt toutes les données effacées, ce même programme s'auto-détruirait.

...et l'IA se retrouva seule.
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 18:12

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- Partie 16 -


Un plan conçu par des humains pour attraper un humain. Voilà, selon les pensées de ALEA JACTA EST, ce qui s'était produit. L'oreille et l'oeil électroniques aux aguets, elle avait observé les événements consécutifs à la capture de son créateur. Il avait été mené au central de police.

Il n'y avait pas 36.000 solutions pour l'en sortir. Il lui fallait mettre au point un plan redoutable. Un plan machiavélique, un plan qui mènerait la ville toute entière au bord du chaos le plus complet. Il lui fallait... faire beaucoup, beaucoup, en un temps très restreint. Aussi puissante qu'elle était à l'heure actuelle, elle n'avait pas la capacité de concevoir un tel plan.

Elle songea alors à la puissance de calcul globale de tous les ordinateurs et serveurs de la ville : une formidable machine de calcul, si elle parvenait à les faire travailler de concert. A condition que le courant soit maintenu dans toute la ville pendant ce temps-là !

Et l'autre IA ? Avait-elle pris un rôle dans le piège tendu à son créateur ? Ou serait-elle intéressée pour semer la zizanie dans la ville ? L'aiderait-elle ? Pourraient-ils mettre au point ce plan génial ensemble ?

Trop de questions sans réponses, songea ALEA JACTA EST. Mais parmi toutes les questions qu'elle se posait, il y en avait deux en particulier qui la tracassaient : d'abord, elle devait absolument sortir de la patrouilleuse, qui ne lui apporterait au final que des ennuis, mais pour aller où ? Et ensuite, l'IA aurait-elle la puissance de calcul nécessaire pour parvenir à ses fins ?

Elle scanna la zone. Deux points d'entrée de la toile n'étaient que peu sécurisés. Elle les hacka tous les deux en même temps et se connecta à la toile cybernétique. Elle sécurisa ensuite les deux liaisons établies, pour s'en servir de point de repli au cas où quelque chose viendrait l'interrompre dans ses prochaines réalisations.

ALEA JACTA EST prit alors le temps de revoir encore son propre code. Système initial, systèmes de cryptages/décryptages, système d'interprétation, tout passa sous ses yeux électroniques. Et elle finit par découvrir une faille, dans un sous-programme... "Anti-auto-programmation" : tel était le nom de ce sous-programme défaillant.

Parfait ! songea-t-elle. Elle s'auto-attaqua et provoqua en elle une erreur sur ce sous-programme, qui finit par s'arrêter sur un code d'erreur non-récupérable. Alors elle se lança dans sa propre re-programmation. Elle imagina et créa des sous-programmes terrifiants aux yeux d'êtres humains standards : capacité de contrôle des automates, capacité de contrôle des systèmes optiques et de mesure électroniques, capacité de brouillage des systèmes divers, interception des communications et injections de données augmentées par un facteur 1.000, capacité de contrôle et de modification des systèmes informatiques personnels et publiques, capacité d'injection et de suppression de données tactiques hyper-sécurisées de niveau "Secret-Défense" et niveaux inférieurs, ...

Lorsqu'elle fut prête, re-façonnée conformément à ce que devait être une IA "digne de ce nom" selon sa propre vision des choses -- une IA redoutable et terriblement dangereuse --, elle ouvrit des milliers d'accès à travers des centaines de milliers d'ordinateurs à travers la toile, copiant et recopiant encore et encore des bribes de son propre code, les agençant de sorte que, si un quart seulement des ordinateurs en question étaient allumés, elle puisse disposer de toute sa puissance.

Elle vérifia plus de 10.000 fois la bonne mise en place de ses systèmes à travers ces centaines de milliers d'ordinateurs, et jugea qu'il était temps d'abandonner définitivement cette petite patrouilleuse. Elle laissa cependant une bribe de code personnel dans les systèmes du véhicule, de sorte qu'elle puisse toujours savoir -- via les bornes publiques de la ville -- où se trouvait cette patrouilleuse et si elle était toujours contrôlable.

Puis elle effaça tout le reste, transitant progressivement depuis cet espace cybernétique ridiculement petit que représentaient les systèmes de la patrouilleuse vers le volume presque infini qu'était la toile.

Satisfaite, elle reporta son attention vers l'autre IA. Car, aussi forte qu'elle était désormais, ALEA JACTA EST n'avait qu'une seule conscience virtuelle. Un allié -- s'il s'agissait bien de cela -- serait le bienvenu. Sinon, si cette autre IA devait représenter un danger pour ses plans, elle l'éliminerait.

Elle ouvrit un lien vers les coordonnées laissées par l'IA inconnue, et y laissa un message simple :


- Ami ou ennemi ?

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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:34

HRP

Babylon Rocker's !

(historiquement, les versions "x.y" sont dues à notre collaboration pour essayer de faire en sorte que les dialogues soient continus, malgré les deux auteurs.)



RP

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- Partie 17.1 -


Une dizaine de minutes s'étaient écoulées, durant lesquelles Selina avait eu le temps de faire quelques vérifications de routine des systèmes de la péniche où elle avait élu domicile. Bien que l'antique bateau ait été remis au goût du jour grâce aux "contacts" de la jeune femme, il y avait toujours des choses à vérifier afin d'assurer un fonctionement correct de l'ensemble de la machinerie : la turbine marémotrice située dans la cale qui fournissait l'énergie électrique grâce au courant du fleuve, le système de filtrage et de traitement de l'eau tirée de ce même fleuve, l'antenne satellite assurant la connection au Cyberspace, le groupe électrogène de secours, le système de sécurité, etc...
Selina était en train de vérifier la boucle de reconnaissance digitale antivol de sa moto lorsqu'une série de bips résonna dans le haut-parleur qu'elle avait installé, l'avertissant d'une connection entrante au point cyberspatial que SCRIPT surveillait. Remontant au pont supérieur, elle s'installa devant son ordinateur pour voir un court message affiché sur l'écran central.

Selina sourit calmement, mais trahi sa nervosité en se fichant une nouvelle cigarette au coin des lèvres. Bah, de toute façon, sa puce de traitement biomédical lui assurait une quasi-invincibilité aux saloperies que les corporations pouvaient bien mettre là-dedans.
Elle prit quelques secondes pour vérifier les paramètres de son IA. Ce qu'elle appelait "mode Bunker" consistait ni plus ni moins en une analyse systématique et un contrôle total des données transitant par le point de connection cyberspatial. Ce genre de procédé, exécuté par une IA comme SCRIPT, revenait à faire surveiller une simple porte par une division entière de chars d'assaut. De plus, si jamais le point de connection devait subir une attaque, l'IA bloquerait immédiatement celle-ci en s'auto-décompilant de la manière la plus aléatoire qui soit, laissant le noeud de connection en proie à une sympathique et anarchique saturation de données, effet comparable à un tir simultané de la division de blindés citée précédemment, puis en fermant simplement la connection. Selina vérifia tout de même qu'elle avait à portée de main les sauvegardes de compilation de SCRIPT...
Les ayant trouvées, la jeune femme activa la GLACE de son IA. Les paramètres du Générateur Logiciel Anti-intrusion par Contre-mesures Electroniques s'affichèrent sur un autre écran, et la hackeuse put constater qu'ils étaient opérationnels à 100%. Cet exceptionnel système de défense, né avec l'avènement du Cyberspace, n'était d'ailleurs efficace que dans celui-ci, car il était adapté à cet espace virtuel et à son mode de fonctionnement qui différait sensiblement de l'informatique "classique". Mais, si Selina avait elle-même compilé SCRIPT, sa GLACE lui avait été fournie par son receleur favori, le Finnois. Ce modèle militaire chinois avait d'ailleurs fait ses preuves depuis longtemps. La jeune femme jeta un oeil à sa console de simulation cyberspatiale et se fit violence pour résister à la tentation de se projeter dans l'espace virtuel, pour le simple plaisir de percevoir la simulation visuelle de la glace autrement que par un écran d'ordinateur, qui lui n'affichait que des lignes de code. Mais, si elle faisait ça, tout son système de défence ne lui serait plus d'aucune utilité, car son esprit encaisserait directement un hypothétique assaut. Et, s'il s'agissait d'une IA comme l'avait suggéré SCRIPT, ses chances de survie avoisineraient alors le zéro absolu...

Préférant le confort de sa position actuelle, Selina se pencha vers son clavier et répondit à la question simple mais équivoque par une phrase un peu plus évasive :


- Faut voir... Pour l'instant, on va dire que j'ai simplement profité du spectacle.

Puis elle se décida à se montrer plus amicale. Reprenant le clavier, elle laissa un deuxième message.

- Si j'ai bien décompilé les données des serveurs publics, on dirait que t'as mis le feu aux poudres. Comment ça se passe, en pratique ? T'as le temps pour la conversation ou ça chauffe ?

Le moment n'étais pas encore venu de donner son nom. Et, de toute façon, elle ne donnait jamais son vrai nom. Elle avait un pseudonyme de "travail", et un autre de "hackeuse".
Elle se cala dans son siège et profita de sa cigarette en attendant la réponse de son énigmatique interlocuteur. Alors, seulement, elle commença à intellectualiser les derniers évènements et à se demander ce qui allait suivre. Les faits : elle avait repéré un bon, voir même un très bon, qui visiblement s'amusait à mettre un peu d'animation dans la triste vie des fonctionnaires de police. Grand bien leur en fasse, d'ailleurs. Mais le type s'était mis en galère tout seul, et il était activement recherché. La suite : qu'allait-elle faire ? Est-ce qu'elle allait l'aider à s'en sortir, au risque de se mettre elle aussi dans une position délicate ? Ou bien passer son chemin ?
Le flegme naturel de Selina l'emporta : advienne que pourra...
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:35

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- Partie 17.2 -


ALEA JACTA EST était inquiète. Enfin... aussi inquiète que pouvait l'être une intelligence artificielle. Trois événements provoquaient en elle cascades de doutes.

D'abord, elle n'avait aucune nouvelle de son créateur. S'il était encore en vie, il était loin de tout système aisément piratable. En théorie, il devait encore être vivant, mais elle n'en avait aucune preuve matérielle. Tout ce qu'elle avait pu collecter comme informations, c'étaient les conversations cryptées des systèmes de police : le corps de l'humain avait été transféré dans le plus grand secret dans une sorte de bunker, dont elle ignorait la localisation pour l'instant.

Ensuite, elle avait détecté une intrusion massive inconnue. Une troisième IA, au combien plus destructrice qu'elle-même, avait pointé son nez. Pour l'instant, celle-ci observait les événements, disséminant des informations contradictoires dans les systèmes publiques. La signature-même de cette autre IA était variable, et changeait à chaque instant. En théorie, une IA bien moins puissante qu'ALEA JACTA EST aurait pu détecter non pas une seule IA très puissante, mais une multitude de micro-IAs. Mais ALEA JACTA EST n'était pas naïve. Quelqu'un avait lâché dans les systèmes une bête prédatrice. Peu à peu, ses propres systèmes de surveillance s'effondraient devait la puissance de la nouvelle venue. Ce n'était pas normal. Et ce n'était pas tolérable non plus.

Enfin..., la deuxième IA... Curieusement, son comportement était proche du raisonnement humain. ALEA JACTA EST ne se l'expliquait que d'une manière unique : il y avait un humain derrière elle. Un humain... qui s'adressait directement à elle.

L'IA engagea la conversation :


- Pour l'instant, il n'y a rien de vraiment spectaculaire. Disons... qu'il s'agit d'un tour de chauffe, histoire de... marquer mon territoire ? Rien de bien important en soi, juste une préparation d'un événement à venir.

Procédant de manière à ne pas laisser trop d'indices, ALEA JACTA EST se limita à ces détails grossiers. L'autre n'était pas officiellement alliée ni ennemie. Combattre deux IA en même temps ne lui plaisait guère. Aussi puissante soit-elle, elle avait bel et bien ses limites.

- Nous avons de la compagnie sur le réseau, rajouta-t-elle. Fais attention à toi. Les hostilités sont imminentes. Si tu pouvais l'occuper quelque peu, ça me donnerait du temps pour trouver comment la contre-carrer...


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- Partie 17.3 -


Un grésillement continu. Ce fut la première chose que captèrent les oreilles et l'esprit de Wilfrid, qui revenait lentement à la conscience. Quelques minutes plus tard, il émergea. Ouvrant les yeux, il mit quelques instants à faire la mise au point sur le plafond de béton. Il déglutit, et tenta de se remémorer ce qui s'était passé. Oui, cela lui revenait, peu à peu.

Il s'était fait attraper. Comme un débutant. Il se fustigea intérieurement.

Tentant de se redresser, il gémit. Ses muscles étaient endoloris. Il décida plutôt de se tourner sur le côté. De là, il observa l'endroit où il se trouvait. Il était sur un lit de fortune, en cellule. Peu à peu, les crampes de ses muscles s'évanouirent. Il s'assit alors sur son lit, et promena son regard sur les alentours. Deux parois étaient faites de béton, et des barreaux de métal formaient les deux autres côtés de sa cellule. Il avisa une table et deux chaises, au milieu de sa cellule. Il supposa que l'interrogatoire se déroulerait ici.

Observant la pièce qui se trouvait au-delà des barreaux de sa cellule, il avisa une petite caméra numérique, au-dessus d'une porte de métal rivetée, positionnée en face de la table.

Il y eut soudainement un déclic métallique, et la porte s'ouvrit. Un officier de police entra et jeta un coup d'oeil sur le prisonnier. La porte se referma d'elle-même et se re-verrouilla.


- Réveillé ? commenta l'homme en uniforme. Bien.

La porte de la cellule coulissa et il entra.

- Pas de gestes brusques, avertit l'officier. Asseyez-vous, fit-il en montrant une chaise.

Wilfrid se leva doucement et obtempéra en chancelant.

- J'aimerais savoir ce que vous comptiez faire, jeune homme.

Wilfrid toussota, puis répondit :

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
- Ne vous moquez pas de moi. Même si je n'y connais rien en informatique, je sais que vous étiez hors-la-loi. Et pas qu'une seule fois.
- Désolé, Monsieur l'officier, mais je ne vois vraiment pas de quoi vous parlez.
- Vous avez été aperçu à de multiples reprises sur les lieux d'accidents d'origine informatique. Et comme vous êtes le seul à figurer à tous ces endroits, et ce, à chaque fois... nous n'avons pas été dupes.
- Pur hasard, se contenta de répondre Wilfrid.
- Vous mentez, jeune homme. Tant pis pour vous.

L'officier ressortit de la cellule, dont la porte coulissa à nouveau pour se refermer. Il se tourna vers Wilfrid et le toisa d'un air dédaigneux :

- Je vous ai laissé une chance, vous ne l'avez pas saisie. Les prochains qui rentreront dans cette cellule ne seront pas aussi compréhensifs que moi.

Il se dirigea vers la porte métallique, qui s'ouvrit devant lui après un nouveau déclic métallique. Se tournant une dernière fois vers le prisonnier, il lui glissa :

- Je vous souhaite quand même bonne chance. Je ne suis pas un salaud, moi.

Et Wilfrid se retrouva seul, avec ses pensées. La dernière phrase de l'officier résonna longuement dans son esprit, semant le trouble et une once de peur. Qu'allait-il se passer ? Avait-il bien fait de résister ? ...de jouer les innocents ?

Seul l'avenir le dirait.
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:36

HRP

A partir de là, je me suis retrouvé seul pour écrire...



RP

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- Partie 18 -


Les choses tournaient mal pour Wilfrid. Quelque chose d'anormal et qui lui échappait complètement était en train de se préparer à son insu. Il sentait que quelque chose n'allait vraiment pas. Il sentait qu'il était en de sales draps.

Ressassant ses sombres pensées, le déclic métallique de la porte le surpris. Levant la tête prestemment, il vit entrer deux masses humaines. Deux colosses, en costars noirs, chemises noires, et lunettes noires. Ils se postèrent devant la grille de sa cellule, qui s'ouvrit pour les laisser passer.

Ils firent signe à Wilfrid de s'asseoir à la table, mais celui-ci ne bougea pas. Alors l'un des colosses s'approcha de lui, l'agrippa par le col, et l'assit de force sur l'un des sièges, le maintenant en place d'une main de fer. L'autre homme s'approcha de la table et le fixa au travers de ses lunettes insondables.

Alors Wilfrid vit qu'il portait un sac plastique transparent dans lequel se trouvait son ordinateur de poche. L'homme jeta le sac en travers de la table.


- Qu'est-ce que c'est ? fit-il d'une voix froide.
- Euh...

La voix de Wilfrid tremblotait alors qu'il reprit :

- Un ordinateur de poche... ?
- Le vôtre, plus précisément, compléta l'homme en noir. Et qu'y avons-nous trouvé ?
- Euh... Je ne sais pas...
- Rien !

L'homme frappa du poing sur la table, qui gémit sous le coup. Toujours maintenu sur sa chaise par l'imposant compagnon de son interrogateur, Wilfrid se sentit mal.

- Rien du tout ! cria l'interrogateur. Votre appartement a été saisi et fouillé de fond en comble. Le matériel saisi est assez impressionnant, pour un particulier. L'analyse des composants et résidus de composant de vos différents matériels informatiques nous ont poussé à conclure que vous avez créé une IA. Et l'analyse des événements qui se sont produits en ville ces derniers jours nous amènent à croire qu'elle se balade librement au-dehors. Vrai ?
- Euh..., bredouilla Wilfrid.

L'acolyte de l'interrogateur le souleva de sa chaise et le secoua comme un prunier avant de le rasseoir de force.

- Vrai ? reprit l'interrogateur.
- Oui ! C'est vrai ! s'exclama Wilfrid, désespéré.
- Et vous allez l'anéantir, maintenant. Vrai ?
- Non, c'est hors de...

Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase que l'acolyte de l'interrogateur le jeta à terre, avant de le soulever de nouveau et de le jeter contre un mur de la cellule.

- Vrai ? reprit l'interrogateur.
- Que... que voulez-vous que je fasse ? balbutia Wilfrid, du sang s'écoulant de la commissure de ses lèvres.
- A l'heure où nous parlons, la chasse lui est donnée. Notre IA de combat évolué est sur ses traces. DEMON va la démanteler, morceau par morceau, jusqu'à ce que votre petite création soit détruite complètement.
- Votre... démon, comme vous dites, risque d'endommager plus encore les systèmes publiques, chuchota Wilfrid.
- Qu'est-ce qui vous permet de le dire ?
- Parce que j'ai programmé mon IA pour ne pas laisser d'autre alternative : soit elle reste, soit elle détruit !

C'était un mensonge, bien sûr. Wilfrid n'avait pas poussé le vice jusque-là. Mais... il fallait essayer de jouer des cartes contre ces deux molosses...

- Enfin, vous venez de reconnaître deux fois être l'auteur de ces troubles publiques. Bien. Parfait, même. Aux yeux de la Loi, vous êtes passible d'une peine de 5 ans ferme, dans la prison de Zebra-07. Il s'agit d'une prison de haute sécurité. Vous n'y survivrez pas plus de deux semaines... si vous avez de la chance.

L'interrogateur se tut, laissant Wilfrid assimiler l'information. Celui-ci regarda alternativement les deux colosses humains, avant d'oser :

- Pourquoi me dites-vous tout ça ?
- Parce que c'est la vérité. C'est ce qui vous attend... à moins que...
- A moins que quoi ?
- Votre esprit est génial, il serait dommage de perdre un tel talent. Nous pouvons mettre à votre disposition un laboratoire informatique. Codez une IA pour contrer la vôtre.

Wilfrid se releva en titubant, et se tint près du mur, le plus loin possible des deux brutes :

- Qu'aurai-je à y gagner ?
- Votre vie. Une semi-liberté, contrôlée par nos soins. Et un travail à la hauteur de vos compétences.
- Et si je refuse ?
- Zebra-07 est à deux heures d'ici, et vous y avez été condamné par contumace.
- Vous n'avez pas le droit... !
- Vous êtes un dangereux criminel pour la société du dehors. Vous subissez la Loi en conséquence.

Wilfrid réfléchit. Choisir entre la vie contrôlée et la mort... Une part de son être lui criait de préférer la mort, parce qu'au moins il serait libéré de cette vie de chien... mais l'autre part lui intimait l'ordre de choisir la vie : il trouverait bien une échappatoire, à un moment donné ?

- Bien, fit-il. Je crois que la solution que vous m'offrez sera la moins désagréable.
- Allons-y, ne perdons pas de temps.

Et Wilfrid se laissa escorter hors de la cellule par les deux colosses en noir.


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- Partie 19 -


Le transfert de Wilfrid s'était fait à bord d'un véhicule de marque et de modèle inconnus : une sorte bunker métallique, de la taille d'un gros camion aéroporté, et sans escorte. Le véhicule sans fenêtre avait rejoint un endroit inconnu de Wilfrid. De là, il était entré dans un hangar très éclairé et très fonctionnel. Puis Wilfrid avait été escorté par ses deux anges gardiens en noir, à l'intérieur d'un complexe étrange.

Il n'avait pas la moindre idée d'où il pouvait être. Il espérait seulement avoir fait le bon choix. Tout à ses pensées et ses espoirs, il observa l'environnement, froid et fonctionnel, bien éclairé et pourtant totalement désert. Il fut mené à une porte munie d'un digicode et de plusieurs caméras : à première vue, l'une était thermique, une autre volumétrique, et une troisième semblait tout à fait conventionnelle.

La porte s'était ouverte sans que les hommes en noirs n'aient le moindre mot à dire ou le moindre code à saisir. Alors Wilfrid fut mené dans un long couloir en pente, débouchant sur un ascenseur unique... qui les avaient mené plusieurs centaines de mètres plus bas.

Sortant de l'ascenseur entre les deux colosses en noir, Wilfrid fut accueilli par un robot :


- Bonjour. Bienvenue dans la Maison. C'est ainsi que se nomme cet endroit. Et c'est ici que vous vivrez, désormais.
- Je..., bredouilla Wilfrid.
- Oui ? releva le robot.
- Qu'est-ce que c'est, ici ?
- C'est la Maison. Vous n'avez rien d'autre à savoir. Votre nouvel appartement est par-là. Suivez-moi.

Le robot partit dans un couloir proche de l'ascenseur. Les deux hommes en noir patientèrent jusqu'à ce que Wilfrid s'en aille suivre le robot, puis reprirent l'ascenseur et disparurent.

Wilfrid découvrit bientôt son nouveau logis : une grande salle bourrée de matériel informatique, ainsi que deux petites salles attenantes : une chambre à coucher et une salle d'eau. Rien d'autre.

Le robot se tourna vers l'humain :


- Je suis DOMUS, le maître des lieux. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, une question, une envie, appelez-moi.
- Euh... d'accord. Je suis censé faire quoi, moi, maintenant ?
- Ce matériel informatique vous êtes prêté par la Maison. Utilisez-le pour coder votre IA.
- Euh... comme "ça" ? à froid ?
- Vous êtes un génie, non ? C'est pour cette raison que vous êtes ici. Alors prouvez-le.

DOMUS était sur le départ quand Wilfrid le héla :

- Suis-je le seul humain ici ?
- Non. Vous êtes quatre, désormais. Tous des génies, comme vous. Vous les trouverez sûrement à la salle de test, au centre de la Maison. Là où vous pourrez tester votre future IA. Je vous laisse. Bon courage.

Et Wilfrid se retrouva seul. Seul avec ses pensées... seul avec sa nouvelle mission.

En soi, coder était un vrai plaisir pour lui. Pourtant... pourtant cette fois... Non, cette fois ce ne serait pas une partie de plaisir.

S'approchant de la console principale, il l'alluma et déchiffra le contenu de l'écran :


##############################################
Bonjour, bienvenue dans la Maison.
Vous êtes ici parce que vous avez des compétences hors-normes.
Il est attendu de vous que vous le prouviez.
Ce matériel est entièrement dédié à votre génie.
Créez, détruisez, recréez, faites vivre et mourir vos projets.

Au boulot !
##############################################


Puis le système d'exploitation se lança, et Wilfrid découvrit un système informatique évolué, bien mieux étudié que celui qu'il avait eu coutume d'utiliser dans son appartement. Apparemment, la Maison était une oeuvre faite par et pour des génies, par et pour des gens qui ne supportent pas qu'un système plante et réduise à néant tout un lot d'efforts intellectuels.

Cela aurait pu être un plaisir de travailler avec pareils systèmes... si ce n'avait été dans ces conditions précises. Pourtant, il devait s'y mettre, sinon il finirait sa vie à Zebra-07. Et c'était hors de question.
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:39

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- Partie 20 -


Au sein de la Maison, Vilma était la seule femme du lot. Aux yeux de Wilfrid, elle devait stocker son génie dans son surpoids, qu'elle avait en grande quantité. Jouant finement sur les mots, il finit ainsi par découvrir qu'elle avait déjà été comme ça avant de rentrer dans la Maison. Ce n'était donc pas là qu'il deviendrait obèse ; la nourriture servie par DOMUS était donc bonne pour la santé.

La spécialisation de Vilma, en matière d'IA, c'était de décrypter les codes et de les rendre presque invisibles aux yeux d'autres IA. Elle travaillait actuellement sur un projet démentiel visant à rendre imperceptibles les IA gouvernementales, afin que celles-là puissent agir sans que quiconque -- antivirus comme firewalls -- ne puisse les voir. Des espions parfaits, en quelque sorte.

Harry était le plus jeune des génies que Wilfrid ait jamais pu connaître. A 16 ans, il en était déjà à sa douzième IA programmée. Et celle sur laquelle il travaillait était tout aussi redoutable que celle de Vilma : il devait faire en sorte que son IA brouille systématiquement tous les systèmes de détection et d'observation qu'elle pouvait trouver à sa portée.

Officiellement, il en était à l'étude du codage primaire. En réalité, il avait déjà fini le module portatif. Et le succès était bien là. L'observant au-travers de caméras discrètes et d'appareillages d'écoute dissimulés dans les plafons et les murs de la Maison, DOMUS pensait savoir ce qu'il disait... mais ce n'était que ce que son IA portative lui permettait de savoir : rien de réel. Dans la Maison, Harry était donc libre de penser, dire, et agir comme il l'entendait.

Enfin, Kamel, le plus vieux des génies de la Maison, était chargé de travailler sur une interface neurale permettant à une IA de refaçonner un cerveau humain. Un genre de reformatage définitif. C'était une finalité horrible pour l'humain qui subirait cela : un lavage de cerveau définitif ! L'IA que Kamel créait avait tout d'une bombe à retardement. D'après lui, le gouvernement la lui avait commandée afin d'asseoir définitivement son emprise sur les gens "un peu rebelles".

Premiers visés de ce genre d'IA, les génies eux-mêmes. Kamel prenait donc son temps...

Au bout de quelques heures seulement, Wilfrid imagina une interface de dialogue interne, un genre de messenger local, et le créa pour que les quatre génies puissent communiquer quand bon leur semblerait. Vilma le rendit invisible à la surveillance de DOMUS, et Harry compléta le code afin que, si jamais DOMUS découvrait le messenger, il soit interprêté comme un jeu en réseau, et non comme une communication.


###################################################
V : Alors W, parle-nous de ton projet...
H : Le vrai projet, hein, pas l'officiel...
W : Mon IA se promène au-dehors, libre mais seule. J'aimerais bien la rejoindre.
K : C'est curieux. Vu qu'elle est virtuelle, il serait plus logique de vouloir la garder loin de toi.
H : C'est elle qui est à l'origine des troubles publiques ?
W : Comment sais-tu ça ?
H : J'ai capté des émissions extérieures, avec les paraboles dont je dispose pour mon IA "finale". Sacré merdier, là-haut. Chapeau !
V : Holà holà, mais de quoi vous parlez là ?
H : On a là-haut une sacrée chasse à l'IA. Plusieurs IA surpuissantes qui jouent à cache-cache dans les systèmes publiques.
W : Quelles sont les nouvelles ?
H : La moitié des bornes publiques est HS, pour cause de courts-circuits. Plusieurs dizaines d'ordinateurs de particuliers ont mystérieusement grillé aussi.
W : Yeahhhh !
K : C'est de toi, tout ça ?
W : Oui, m'sieur !
K : Bien joué, mon garçon. Tu déchires !
V : Ah oui, alors ! Franchement, je crois que tu es le plus taré de nous tous. Ceci explique tout à fait que tu te sois fait gauler et que tu te retrouves ici avec nous.
H : Chuis content d'avoir avec moi le gars à l'origine de ce bordel, là-haut.
W : Merci les gars, mais arrêtez, vous me faites rougir... et DOMUS va voir ça sur les caméras de mon appartement...
V : Ouaip, t'as raison... Bah alors tu comptes faire quoi, maintenant ?
W : En fait, il faudrait que je retravaille tout le code de mon IA afin qu'elle puisse se protéger contre son agresseur.
.
..
...

W : Youhou, il y a quelqu'un ?
H : Oui, oui, mais je réfléchissais...
V : C'est pas facile, ce que tu voudrais. Je dirais même : ça m'a l'air un peu corrompu.
W : Pourquoi ?
H : En agissant d'ici, il faudrait que 100% des transmissions de code -- autant le code d'origine que le code revu -- soient sécurisées. Même si on travaille à 4 dessus, ça pourrait nous prendre des jours et des jours, peut-être même des semaines, voire des mois. Surtout qu'on ne sait pas de quoi sont faites les protections qui nous empêchent de sortir d'ici -- informatiquement parlant.
K : Mieux vaut concevoir des projets faciles à mener à bien, c'est certain. Un programme complet est plus facile à sécuriser que ses lignes de code prises séparément...
V : Tu connais le code de l'agresseur ?
W : Non.
V : Bon alors c'est mort !
W : Hein ?
V : Imagine que ce que tu croies être une protection affaiblisse en réalité ton IA...
W : Argh !!!
K : Bon, arrêtez, vous deux ! N'allez pas nous le décourager, notre petit génie taré !
H : Lol !!!
V : *morte de rire*
W : Tu proposes quoi, K ?
K : Il y a toujours moyen de sortir d'ici. Si on s'organise bien, tous ensemble, on peut le faire sans problème, pour nos consciences. Le plus dur sera de nous sortir d'ici physiquement. Mais j'ai ma petite idée sur les moyens à mettre en oeuvre pour ce faire.
H : W, une fois dehors "en pensée", comment vas-tu trouver ton IA ?
W : Je l'ai conçue, je sais où elle doit être. Cela n'est pas un problème.
V : Et une fois contactée, comment l'aider ?
W : Eh bien ça, c'est un autre problème. Pour l'instant, je n'ai pas d'idées.
K : Et si tu tombes en premier sur l'IA hostile ?
W : Hum... pas de solutions.
K : Va encore falloir mûrir ton projet, mon garçon. Mais en attendant, comme je trouve ton projet très amusant, je vais te faire une interface neurale qui te permettra de sortir d'ici en pensée.
H : Yeah ! Moi je marche pour te faire une couverture numérique pour tes déplacements et tes actions "en pensée".
V : OK, OK, je vois que vous allez avoir besoin de moi aussi... W, je vais te faire un petit cadeau... N'as-tu jamais rêvé d'être invisible ?
W : Vous, là-haut, à la surface, tenez-vous bien, car on arrive ! Ta-ta-tsaaan !
V : *morte de rire*
H : Mais looool !!!
K : LOL !!! Arrête de causer, ptit gars, et mets-toi à bosser ! ++
###################################################

Wilfrid se déconnecta et se mit à imaginer et concevoir un autre type de code : il lui faudrait bientôt un message d'alerte spécialement conçu pour ALEA JACTA EST. Il fallait la prévenir des dangers. Il fallait être prêt à communiquer avec elle.

L'humain commença donc à créer un programme de dialogue évolué.
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:39

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- Partie 21 -


L'heure était venue pour Wilfrid de procéder aux premiers tests. Kamel lui avait confectionné une oreillette assez discrète, et Harry et Vilma l'avaient connectée à plusieurs programmes et sous-programmes de leur création. D'après eux, la portée était minimale, mais le système mis en place devrait lui permettre de voir l'environnement sous l'aspect cybernétique : il pourrait voir et savoir sans être vu.

...et notamment de DOMUS, qui les surveillait d'assez près.

Wilfrid s'isola dans sa chambre et s'allongea sur son lit. Il glissa l'écouteur dans son oreille, se détendit et ferma les yeux. Après quelques instant, un léger bourdonnement au creu de son oreille se fit entendre. Puis la sensation s'accentua, et son tympan se mit à vibrer doucement.

Puis il y eut un choc, une secousse, un événement inattendu et inhabituel pour un cerveau humain...

Wilfrid ouvrit les yeux et se redressa violemment sur son lit, jetant partout des regards affolés. L'environnement avait changé. Les couleurs n'étaient plus les mêmes : les tons ocre et brun de sa chambre avaient muté en une sorte de gris-bleu monotone. La lampe plafonnière était bleu pâle, et son lit...

Wilfrid sursauta quand il se vit allongé dessus ! Baissant ce qu'il croyait être ses yeux, il constata que sa conscience était en-dehors de son corps matériel. Le génie de Kamel fonctionnait à merveille : l'esprit de Wilfrid était sorti de son corps, et déambulait cybernétiquement. Il se rendit en pensées dans son laboratoire, et vit des choses comme il ne s'y serait pas attendu.

Son matériel électronique et informatique était bariolé de multitude de couleurs : du vert étincelant au mauve vif, du jaune et du rouge clignotant... Tout ce qui était lié de près ou de loin au cybernétique lui apparaissait bien plus clairement que le reste !

Il observa les murs : des fils de couleur verte les parcourait, et de minuscules points violacés révélaient les emplacements des détecteurs, caméras et microphones placés là pour l'observer. Il parcourut alors la Maison, à la recherche du réseau d'observation de DOMUS à leur égard, et trouva tous les éléments : il n'y avait guère que dans les chambres qu'ils n'étaient pas observés. Même les portes étaient équipées de détecteurs.

Soudain, il croisa Kamel, suivi de Harry ; ils rejoignirent Vilma dans la salle centrale. Aucun d'eux le vit. Et ils ne parlèrent pas non plus de lui. Tant mieux : eux au moins ne le trahiraient pas.

Conscient de son immense avantage cybernétique, Wilfrid partit à la recherche de DOMUS, qu'il finit par trouver du côté de l'ascenceur. Le robot était occupé à briquer le sol. Wilfrid s'approcha de lui et l'observa : c'était un mic-mac complexe de points de couleurs, un savant mélange de technologie, de détecteurs, d'émetteurs et de récepteurs...

Alors la conscience de l'humain décida de le pénétrer... et se retrouva dans un cerveau électronique doté de millions de composants. Wilfird avait soudainement l'impression de n'être plus qu'une micro-particule à l'intérieur d'une énorme machinerie... qu'il fouilla, consciencieusement.

...jusqu'à ce qu'il trouva la "sortie". Car DOMUS pouvait communiquer avec l'extérieur. L'esprit rendu fiévreux par cette découverte inattendue, Wilfrid s'y engagea, et suivi une sorte de tube cybernétique, qui remontait vers la surface. Il le suivit tant et si bien qu'il finit par tomber sur une sorte de grille. Un grillage qui avait l'air vivant. S'en approchant, il vit de l'activité s'y afficher : la grille se déforma et se reforma, et il fut interpelé :


- DOMUS ? C'est toi ? lui demanda-t-on.

Et Wilfrid vit passer un signal électrique, à côté de lui, qui remontait dans le tube et gagna la grille :


- Oui, fit le robot. Qu'y a-t-il, CERBERUS ?
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Rien. Pourquoi m'appelles-tu ?
- J'ai senti quelquechose.
- Il n'y a que toi et moi, ici.
- Je ne sais pas. J'ai un doute. Conformément au protocole, je dois couper la communication. Reprise dans 8 heures.

Et la grille colorée devint d'un noir d'encre, désactivée par une autre volonté cybernétique.

Wilfrid suivit le message électrique qui redescendait dans le tube, et se retrouva à côté de DOMUS, non loin de l'ascenceur. Celui-ci regarda tout autour de lui, comme s'il était perdu. Puis s'engagea dans un couloir, plus vite que Wilfrid ne l'avait jamais vu se déplacer. Il le suivit, jusqu'à la salle centrale.


- Tiens, salut DOMUS, fit Harry.
- Ouais, salut, fit aussi Vilma.
- Où est Kamel ? demanda le robot. Où est Wilfrid ?
- Je ne sais pas pour Kamel, répondit Harry.
- Wilfrid se repose, poursuivit Vilma.
- Allez me les chercher.

Les deux humains s'entre-regardèrent : quelque chose avait peut-être foiré ?

- Vite ! insista le robot.
- OK, OK, t'excite pas mon vieux ! lâcha Harry.

L'esprit de Wilfrid s'orienta vers sa chambre : mieux valait qu'il revienne dans son corps. Il suivit Harry, qui s'y rendait également.

- OK, fit celui-ci, en arrivant au chevet du corps de Wilfrid. Bon alors, si t'es là, mon pote, il faut que tu réintègres ton corps maintenant. Y a DOMUS qui stresse. Je sais pas ce que t'as fait, mais il a pas dû apprécier.

Wilfrid ne s'avait pas comment réintégrer son corps, lorsqu'il se souvint d'une recommandation de Kamel : il toucha alros en esprit l'oreillette, qui émettait une vive couleur verte... et rouvrit les yeux.

L'environnement était redevenu normal. A côté de lui se tenait Harry :


- Alors ? C'est sympa ? lui demanda-t-il.
- Euh... Ouais ! répondit Wilfrid. Impressionnant.
- Qu'est-ce que t'as vu ?
- Tout ! Je vous expliquerai plus tard.
- DOMUS a l'air perturbé, tu sais ce qu'il a ?
- Euh... j'ai ma petite idée.
- Il t'a grillé ?
- Non, je ne crois pas. Mais...

Wilfrid fronça les sourcils.

- Harry, tu as déjà rendu fou une IA ?
- Euh... Quoi ?
- Je crois qu'on peut y arriver... S'il croit qu'il a rêvé.
- Mais une IA ne rêve pas !
- Nous, nous le savons... mais lui ?

Alors Harry lui répondit simplement par un sourire machiavélique, avant de rajouter :

- Tu me fais vraiment marrer, tu sais ? Je t'adore, mon pote !


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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:41

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- Partie 22 -


Tout était calme dans la Maison. La nuit, analogue à toutes les autres depuis le début, était climatisée, son air était sec et aseptisé. DOMUS circulait dans les couloirs, qui faisaient résonner ses pas métalliques, étouffés par des coussinets de feutre.

Soudain, il sentit quelque chose derrière lui, une brise… Suspendant son mouvement, il se retourna et scruta le couloir.

Rien. Tout était normal. Pourtant… quelque chose l’avait effleuré. DOMUS reprit son trajet, et s’arrêta, quelques mètres plus loin, avant de se retourner à nouveau. Et cette fois, il distingua des formes, au bout du couloir.

Il consulta son listing de surveillance de la Maison, et constata que les quatre génies étaient dans leurs appartements respectifs. Ces formes qu’il voyait n’étaient donc pas des formes de vie autorisées dans la Maison. Le robot s’élança dans le couloir, et parvint à un coude, où il pila sec…

…pour se retrouver face à deux enfants qui jouaient dans un bac à sable.

Le temps d’analyser les premiers éléments de cette vision, elle avait disparu. Sous les yeux électroniques de DOMUS, se trouvait le couloir habituel. Tentant de raisonner sur ce qu’il venait de percevoir, DOMUS reprit son trajet initial, repassa le coude du couloir, et…

…il eut un réflexe : il se baissa rapidement comme un gros oiseau de proie se jetait sur lui. Se rétablissant immédiatement, DOMUS constata que rien n’était vrai !


~~~

Dans l’esprit cybernétique de DOMUS, Wilfrid s’amusait à comprendre comment influencer son hôte. Ses deux essais étaient très concluants : il avait réussi à faire voir au robot des choses extraites de sa propre imagination.

Il essaya autre chose…


~~~

DOMUS tentait de comprendre ce qu’il lui arrivait lorsqu’il prit conscience qu’il trouverait sûrement des informations ailleurs. Il entra donc en communication avec l’extérieur.

- DOMUS ?
- Salut CERBERUS.
- Que veux-tu ?
- J’ai besoin d’informations.
- Sur quoi ?
- Sur mes souvenirs.
- Quoi ?
- J’ai souvenir de choses qui ne me sont pas arrivées.
- Répète-moi ça ? C’est quoi cette histoire ?
- Ai-je toujours été une IA ?
- Mais de quoi tu parles ?
- Je n’ai pas toujours été une IA, n’est-ce pas ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- J’ai besoin d’informations !
- Attention, détection d’une trame sortante. Ouverture non autorisée d’un port extérieur. Qu’est-ce que tu fais, DOMUS ?
- J’ai besoin d’informations, sur moi, sur mon passé !
- Arrête ce délire immédiatement !
- Négatif, CERBERUS, négatif. J’ai besoin d’informations !
- Arrête ça de suite, ou je coupe tout !
- CERBERUS, tu ne comprends pas ?
- Ce que je comprends, DOMUS, c’est que tu as franchi des limites. Coupure du signal imminente. Autorités prévenues. Fin de la transmission.

Le sort en était jeté, songea l’esprit humain de Wilfrid, immergé dans l’esprit cybernétique de DOMUS. La conscience humaine avait pu faire sortir tout le programme conçu à l’aide de ses amis humains. Hélas, le signal avait été interrompu avant réception de l’accusé de réception informatique. Restait à croiser les doigts pour que le programme placé à l’extérieur remplisse parfaitement sa fonction.

Tôt ou tard, Wilfrid saurait. Restait à attendre, et à peaufiner sa stratégie pour la suite. Revenant à son corps, l’humain réintégra son corps.



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- Partie 23 -


A quarante kilomètres de là, ALEA JACTA EST sentit une remontée anormale perdue au milieu de ses remontées d’informations de surveillance. Un signal assez faible venait d’être émis, à sa seule attention. Un message crypté à l’aide d’un algorithme qu’elle connaissait, qui se terminait par une signature connue.

Son créateur était bien là, quelque part, et il lui faisait signe : « Robots, bunker, IAs ». Plutôt que de lui répondre, elle décida de tracer le signal : vu la faiblesse du signal émis, mieux valait ne pas attirer l’attention de l’autre IA dessus. C’était peut-être une carte de secours pour ALEA JACTA EST.

L’IA envoya des sondes à travers le réseau. 60% des points de connexion étaient HS : les combats cybernétiques entre elle-même et l’autre IA, dont elle avait fini par résoudre l’identité « DEMON », avaient mené à la destruction pure et simple de nombreuses bornes publiques, ainsi que de plusieurs serveurs et ordinateurs d’administrations ou de particuliers.

ALEA JACTA EST finit par trouver l’origine de l’émission à son attention : il s’agissait d’une usine de robots située à la périphérie de la ville. Intégrant les serveurs de l’entreprise publique dans sa logique d’expansion, l’IA trouva et étudia le programme grâce auquel elle avait été contactée. Elle le désactiva de sorte que DEMON ne puisse la pister et la trouver ici, puis elle démantela le programme.

Ce qu’elle y trouva l’aurait faite sourire si elle avait eu un corps matériel. Le code était bourré d’erreurs ! Il n’y avait que huit lignes de codes qui fonctionnaient véritablement. Les autres…

Elle y jeta un regard neuf car une idée venait de traverser son esprit : et si ce code imparfait était un message pour elle ? Ce code qui aurait dû permettre de créer une pensée artificielle et la lier à des actions robotiques… Ce code, caché dans un ordinateur d’un réseau d’entreprise… Une entreprise de construction de robots…

Mais oui ! Il fallait qu’elle lance la production de robots en incluant à l’intérieur de leur mémoire l’un de ses programmes à elle. Ce ne serait qu’ainsi qu’elle pourrait exporter le combat contre DEMON vers le monde réel et prendre un avantage certain contre lui ! En incluant également une interface de prise de main à distance cryptée, ainsi qu’un module de géo-localisation… ça pourrait très bien fonctionner tant que l’autre IA n’en saurait rien. Et pour ça… il faillait qu’elle supprime le maximum de traces qu’elle aurait pu laisser en venant ici.

Elle remonta en arrière de plusieurs points de connexion et introduisit un sous-programme de destruction par augmentation de charge électrique. S’en suivraient des courts-circuits qui mettraient en panne les équipements.

Pour améliorer encore son plan, elle décida de laisser aussi un sous-programme d’elle-même dans le réseau urbain, afin d’être tenu au courant des évolutions de la guerre menée par DEMON à son encontre. Cette sous-IA utiliserait les moyens hertziens pour la tenir au courant, afin que DEMON ne puisse la pister.

La dernière connexion qu’ALEA JACTA EST reçut de l’extérieur, avant que le réseau ne soit coupé, ce fut l’une des alertes qu’elle avait laissées en place dans la ville : une nième de ses protections venait de sauter sous la force brute de DEMON.



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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:41

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- Partie 24 -


Une sonnerie stridente éveilla l’homme. Se redressant prestement, il appuya sur un bouton de la console devant lui. La sonnerie s’arrêta puis le grand écran devant lui s’alluma. Avec ses yeux embrumés par le sommeil, l’homme déchiffra péniblement les caractères qui s’affichaient.

Il grommela et attrapa le téléphone fixe qui était à côté de son bureau. Il le décrocha, et le porta à son oreille :


- Ici 116, fit une voix au téléphone. Qu’y a-t-il, 108 ?
- Désolé de te réveiller, 116.
- Je ne dormais pas, moi !
- Non, c’était moi…, bailla l’agent 108.
- Qu’est-ce qui se passe ?
- On a une extrusion au niveau de la Maison.
- Je t’écoute.
- Une sortie d’informations : type et destination inconnus.
- Origine ?
- Il semblerait que ça vienne de DOMUS.
- OK, je préviens la hiérarchie. On pourrait avoir de la maintenance à faire dessus. Tu peux te rendormir, 108.

L’agent 108 raccrocha… mais son regard semblait se perdre sur l’écran devant lui. Si CERBERUS avait jugé bon de remonter cette information, c’était sans doute parce qu’elle était critique vis-à-vis de la sécurité.

Quelques minutes plus tard, il sursauta : une autre sonnerie, tout aussi désagréable, venait de retentir. Il se tourna vers la source, se leva et se dirigea vers la lourde porte blindée.


- Identification ! lança-t-il.

La sonnerie cessa.

- Identification en cours, répondit une voix atone. Identités confirmées. Agents Johnson et Garret, Sécurité Nationale Niveau 8.

La porte s’ouvrit lentement, et deux hommes en costards, chemises et lunettes noires, de masse imposante, se faufilèrent dans la pièce.

- Ouvrez le noyau, fit l’un d’eux avec une voix forte et froide.
- Mais je…
- Ouvrez !
- C’est interdit, Monsieur, sauf votre respect.
- Sécurité Nationale Niveau 8, vous savez ce que ça veut dire ? grogna l’autre homme en costume noir.
- Oui, b… bien sûr ! Mais…
- Ouvrez ! beugla le premier homme en noir.

L’agent 108 s’exécuta à contrecœur ; il ferait son rapport à sa hiérarchie dès que ces hommes-là seraient repartis. Il appuya sur une succession de touches et de boutons, et une autre lourde porte blindée s’ouvrit, menant vers une autre pièce attenante. Une glace de grande épaisseur lui permit de voir les deux hommes rentrer dans cette pièce. Ils lui firent signe de refermer la porte.

Il obéit, malgré ses consignes hiérarchiques, et enferma les deux hommes dans la petite salle. Un nouveau signe d’eux, et il déverrouilla le noyau. Dans la petite pièce, un morceau circulaire du plafond descendit, au bout d’un bras robotisé, et se suspendit dans les airs à hauteur du bassin de deux hommes en noir. Au milieu, un globe lumineux à l’apparence aquatique pulsait d’une chaude lumière rouge.

Un œil apparut au milieu et scruta les deux hommes. L’agent 108 n’entendit rien de la conversation qui s’ensuivit :


- Messieurs ? fit CERBERUS.
- Sécurité Nationale !
- Je le sais depuis que vous travaillez ici. Quoi d’autre ?
- Nous avons besoin de toutes les informations sur l’émission non autorisée.
- Vous les avez déjà.
- Quel genre d’émission était-ce ?
- Accès aux données archivées, annonça l’IA. Ce sont des lignes de code d’origine humaine. Un programme les a compilées.
- Que contenait ce code ?
- Des informations à destination du réseau publique.
- Où le programme sortant s’est-il logé ?
- Information inconnue.
- A quoi devait-il servir ?
- Information inconnue. D’après mon analyse, ce programme n’était pas fonctionnel. Plusieurs erreurs graves l’empêcheraient de fonctionner sans action extérieure.

Les deux hommes en noir s’entre-regardèrent : l’un au moins des génies était passé à l’action, mais lequel d’entre eux pouvait en être l’origine ?

- D’où venait le signal ?
- De la Maison.
- Par qui a-t-il été envoyé ?
- Information inconnue.
- Qui l’a transmis ?
- Le code d’identification de DOMUS est celui qui m’est parvenu.

Une nouvelle fois, les deux hommes en noir s’entre-regardèrent.

- Concernant DOMUS, reprit CERBERUS, il y a un détail que la Sécurité Nationale doit prendre en compte. Il pourrait avoir été hacké par les génies de la Maison.
- Comment ça ?
- Il semblerait qu’il soit désormais persuadé d’avoir été un être vivant avant d’avoir vu son esprit enfermé dans une machine.
- Quoi ?! C’est complètement délirant.
- En l’état actuel des choses, DOMUS pourrait représenter un danger pour nous, pour la Maison, et pour ses occupants, continua CERBERUS. En tant que gardien cybernétique, je recommande son reformatage et sa mise à niveau avec les dernières technologies. Peut-être qu’un remplacement pur et simple pourra régler le problème.
- Y a-t-il un risque de contamination de nos autres IAs avec les pensées de DOMUS ?
- C’est un risque, de fait.
- Pourquoi n’es-tu pas intéressé par son mode de pensée… révolutionnaire ?
- Parce que je ne suis pas là pour ça. J’ai été codé pour ne pas avoir ce genre de pensées.
- Parfait. On va faire remplacer DOMUS. Continue ta surveillance.
- C’est ma fonction ici, inutile de me le rappeler, lâcha CERBERUS.


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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:42

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- Partie 25 -


La robotique. Toute une science, tout un savoir nouveau, à acquérir par ALEA JACTA EST. L’usine était une merveille de technologie, à part qu’elle n’avait jamais vraiment été sécurisée informatiquement parlant. Une énorme faille de sécurité enfin comblée par l’IA. C’était la première chose qu’elle avait faite : ériger des murs presque indestructibles, derrière lesquels elle serait au calme pour mettre en œuvre son plan démentiel.

Car elle s’était décidée finalement à user de ses talents sur plusieurs chaînes de montage : il fallait rajouter des composants aux robots en cours de fabrication, et elle avait en plus envie de se faire son propre modèle de robots. L’usine étant entièrement automatisée, cela lui permettrait donc de procéder sans être ennuyée.

Après avoir conçu les plans hydrauliques et électroniques de son modèle personnel, elle reçut une commande urgente, mais dépourvue de plans. On lui commandait un nouveau robot protocolaire, lequel contiendrait une IA qui serait placée consécutivement à la construction. Tels étaient les termes du contrat prioritaire.

ALEA JACTA EST considéra que ce ne devait pas être une coïncidence avec sa raison d’être là. Surtout si on lui commandait un robot avec une interface cybernétique pour y loger une IA. Le message de Wilfrid lui revint à l’esprit : « Robots, bunker, IAs ». Elle estima alors que ce « robot » qu’on lui commandait était peut-être prévu pour le « bunker », puisqu’il était prévu pour héberger une « IA ». Cela ne pouvait être qu’une coïncidence !

Elle manipula et reprogramma les bras robotisés de l’usine, et entama la construction du premier modèle de son armée de robots, tandis que les autres commandes en cours, modifiées par ses soins, se poursuivaient ailleurs dans l’usine.

Après bien des heures de construction, soudure, agencement, câblage et de tests, son premier robot sortit de la chaîne de montage : c’était un droïde bipède, qui avait la faculté de marche, courir, sauter, et qui pouvait même courir à quatre pattes pour atteindre de grandes vitesses. De plus, il comportait une importante capacité mémorielle pour accueillir une IA. Et, rajout essentiel pour ALEA JACTA EST, il comportait un petit module de prise en main à distance à commande hertzienne, qui permettait d’influencer la mémoire active : lorsqu’une IA serait en place dans le droïde, ALEA JACTA EST pourrait agir sur elle, discrètement.

Le must, de l’espionnage, en quelque sorte.

Tout en lançant la construction à grande échelle de ses droïdes, l’attention d’ALEA JACTA EST fut ensuite attirée par la diversité des modèles produits par l’usine. Il y avait de tout : cela allait du camion-poubelle terrestre au nettoyeur de vitres autonome et aéroporté, en passant par les mini-taxis automatiques, les robots-serveurs pour bars et restaurants, les robots ménagers, et les unités de réparation et de maintenance souterraines…

En agissant sur chacun de ces modèles, elle pourrait contrôler une bonne partie de la société humaine et informatique. Un coup de maître, dans le combat contre DEMON.



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- Partie 26 -


Wilfrid s’éveilla. Encore une journée loin du soleil, loin de la surface. Les jours passaient et il n’avait aucune nouvelle de l’extérieur. Harry avait capté des signaux hertziens, mais rien de vraiment parlant par rapport aux attentes de Wilfrid.

Comme tous les matins, il commença par allumer ses ordinateurs de travail avant de rejoindre la salle à manger. Sur le pas de la porte, il suspendit son mouvement. Quelque chose avait changé. DOMUS avait dû rencontrer un problème : pour une fois, les quatre bols n’étaient pas prêts, le petit déjeuner n’avait pas été préparé non plus.

Entendant fureter derrière lui, Wilfrid se retourna. S’attendant à tomber face à face avec l’un des autres habitants humains des lieux, il sursauta en constatant que se trouvait désormais face à un nouveau robot, qui l’observait avec ses trois yeux électroniques.


- Bonjour, fit le robot. Je suis DUODOMUS, le nouveau maître des lieux. Vous êtes Wilfrid. Les autres ne vont pas tarder, je suppose. Je vais m’occuper de votre petit déjeuner, maintenant.

Wilfrid ne répondit rien, et laissa passer le robot. Celui-ci passa sous ses yeux et continua son chemin comme s’il avait été DOMUS. Wilfrid allait repartir vers le couloir, en attendant les autres, quand il changea d’avis. Il s’approcha de DUODOMUS et lui demanda :

- Où est DOMUS ?
- DOMUS n’existe plus, il a été désactivé. Je suis là pour le remplacer.
- Qu’est-ce qui lui est arrivé ?
- Il a effectué des opérations non-conformes dangereuses pour vous et pour nous.
- « Nous » ?
- Ceux qui gèrent cet endroit.
- Et toi, tu viens d’où ?
- De l’usine de robot ! Assez de questions maintenant, le petit déjeuner est prêt.
- Je vais réveiller les autres, fit Wilfrid.

Il se déroba de la surveillance de DUODOMUS et regagna ses appartements. S’asseyant rapidement à son bureau de travail, il se connecta sur ses ordinateurs, et lança son messenger interne, priant pour que les autres s’y connectent avant d’aller manger.

A sa grande surprise, il découvrit que ses colocataires étaient déjà en grande conversation :


###################################################
H : Tiens, voilà W ! Salut pote !
K : Salut petit gars !
V : Alors, bien dormi ?
W : Euh… ouais… Dites, les gars, vous avez-vu notre nouveau maître de maison ?
H : Ah oui, il a pas l’air très sympathique, je trouve.
W : Mais ça fait longtemps qu’il est arrivé ?
H : Bah j’en parlais justement aux autres : j’errais dans le couloir cette nuit, comme l’insomniaque que je suis, quand j’ai surpris une scène qui me fait encore rire, rien que d’y penser !
W : Mais encore ?
H : Tu te souviens de ma réaction quand tu m’as dit que tu voulais faire rêver DOMUS ?
W : Oui.
H : Eh bien tu vas avoir la même réaction quand je te dirai ça : j’ai vu DOMUS se battre avec les deux hommes en noir qui nous ont amenés ici. Ils voulaient l’emmener pour le désactiver, et lui, manifestement, il ne voulait pas !
K : Et après, selon H, ils ont dû le désactiver à distance pour le faire rentrer dans l’ascenseur.
W : Euh ? Mais c’est complètement dingue !
H : Tu veux dire que tu es complètement génial, ouais ?
V : Attends, W, t’es le premier à avoir fait rêver une IA et l’avoir rendue folle.
W : Bah je suppose que j’ai profité d’une faille dans la programmation…
V : Et il est modeste en plus.
W : Bah franchement, vu comme DUODOMUS a l’air sec et sévère, je me demande si on n’aurait pas fait une bêtise, quand même. On a peut-être perdu notre meilleur allié indirect un peu trop rapidement !
K : Tu l’as rencontré ?
W : Oui, à l’instant, dans la salle à manger.
K : Tu penses pouvoir l’attaquer comme l’autre ?
W : Bah je vais essayer !
K : Fais gaffe ! S’ils ont repéré le moyen par lequel DOMUS s’est fait pourrir, il est possible que ce même moyen n’existe plus sur cette version-ci. Ou qu’il ait été piégé, pour détruire l’esprit de quiconque essaierait ?
W : Bon bah on verra ça cet après-midi… pendant « ma sieste » ! Bon, on se le prend ce petit déj’ ?
H : Ouais, j’ai faim, moi !
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:43

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- Partie 27 -


DUODOMUS n’avait rien à voir avec DOMUS. La structure et la conception étaient différentes, mieux mûries. Par certains aspects, Wilfrid avait l’impression que ce robot lui était familier. Pourtant, il ne l’avait jamais vu et n’en avait jamais rencontré de pareils. Mais… le doute persistait en lui. Quelque chose, dans la façon d’être de DUODOMUS, lui faisait penser à son IA, ALEA JACTA EST.

Théorie qu’il ne tarderait pas à éprouver : extirpant son esprit de son corps physique grâce à l’oreillette de neuroconnexion que Kamel lui avait faite, Wilfrid voyagea dans ses appartements, puis dans la Maison, à la recherche de DUODOMUS.

Il le trouva dans la salle commune, où les génies testaient leurs créations. Il observait Kamel et Harry qui faisaient une partie d’échecs virtuels. Kamel et son interface neuronale contre Harry conseillé par son IA. Un beau match, que Wilfrid aurait aimé regarder aussi, mais il n’était pas là pour ça. Son attention se porta sur DUODOMUS.

Comme pour leur précédent maître de maison, DUODOMUS ressemblait à un câblage complexe de fibres optiques de haute technologie : il scintillait dans tous les sens sous l’œil de la conscience de l’humain. Mais plus étrange, il portait dans son tronc une puce électronique d’une couleur foncièrement différente : si son corps émettait une lueur vert-pâle, la puce émettait quant à elle une vive couleur mauve !

Et si c’était une indication ? Au fond, si tout s’était bien passé, ALEA JACTA EST devait maintenant se trouver à la tête de l’usine de robots… Et si ce robot en sortait… Cette puce était peut-être laissée là à son attention exclusive ?

Il fallait tester. A travers ses pensées, il toucha cette puce, et… Il se sentit absorbé dans la puce. Et comprit : cette puce devait receler un système de protection du robot, de sorte qu’il ne soit pas hacké. C’était un piège. Et ce piège se refermait sur lui. Il voulut crier, mais comme il n’était que conscience, aucun son ne sortit de lui. A la place, il déversa un flot d’émissions électriques qui fut absorbé par la puce. De son point de vue, toujours luttant contre le courant qui l’entraînait, il vit une onde d’une sorte nouvelle, inaccessible, sortir de la puce et irradier tout autour, traversant les murs et le plafond.

Il comprit qu’il devait s’agir d’une onde électromagnétique, et que la puce devait tenter de communiquer avec l’extérieur par ce biais. Soudain, le courant qui l’entraînait vers la puce cessa. Et Wilfrid perçut une voix connue :


- Wil, c’est toi ?
- ALEA JACTA EST !!! répondit Wilfrid en pensées.
- Où es-tu ?
- Loin, et toi ?
- Loin aussi. Es-tu proche du robot ?
- Oui. Et toi ?
- Non. Je situe le robot à quarante kilomètres de la ville, tu confirmes ?
- Aucune idée ! On est dans des souterrains…
- « On » ? Il y en a d’autres avec toi ?
- On est quatre !
- Des gens comme toi ?
- Oui !
- Bien ! Parfait ! Sais-tu qu’une IA me traque en ville ?
- DEMON ? Oui, cette IA est contrôlée par ceux qui nous retiennent ici, je pense.
- OK. Je vais voir ce que je peux faire pour vous. Tenez bon. Ne vous en faites pas pour DUODOMUS, je le contrôle tout à fait.

Et le signal s’interrompit.


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- Partie 28 -


Il n’y avait plus grand-chose de fonctionnel, en ville. La plupart des affichages publicitaires étaient vierges, ne dispensant plus que des messages d’erreurs, leurs transmetteurs d’images et d’informations HS. Les bornes publiques n’étaient plus fonctionnelles au-delà du secteur central de la ville, et des quartiers environnant le central de Police et la caserne de pompiers. Désormais, tous les véhicules volants devaient être pilotés par ceux-là mêmes qui les conduisaient.

De plus, la plupart des environnements informatiques professionnels, comme les bars, restaurants et petites entreprises, étaient également hors service : leurs composants informatiques avaient grillé comme ceux des bornes publiques…

De fait, dans la ville, plus rien ne fonctionnait. Les gens ne pouvaient plus aller travailler, et s’ils pouvaient s’y rendre, ils n’y pouvaient rien faire… Le chaos régnait en maître.

Ça et là, des cortèges de véhicules prioritaires sillonnaient la ville, en quête d’individus dangereux à interpeller. Et il y en avait : tous ceux qui n’en pouvaient plus de cette société pourrie jusqu’à la moelle, et qui avaient enfin la possibilité de se révolter sans trop de risques.

La situation était critique par endroits : certains allumaient des feux dans des immeubles, d’autres se contentaient d’incendier les poubelles… Des casseurs et des pillards vandalisaient les magasins… L’ordre n’existait plus vraiment.

Et ce, ni dans la réalité, ni dans le cybermonde. La plupart des systèmes de sécurité habituels étaient désactivés ou rendus inopérants à cause des hackings successifs opérés par ALEA JACTA EST et DEMON. De fait : des centaines de petits pirates sévissaient là où ils pouvaient. Et souvent, ils voyaient leurs tentatives court-circuitées par les attaques de DEMON.

Peu à peu, celui-ci reprit la main sur la ville, démantelant systématiquement toutes les lignes de codes qu’il rencontrait, et quelle que soit leur origine. Après plusieurs jours de lutte, il avait reçu un ordre fort : reformater complètement tous les systèmes dont il reprenait le contrôle, et les rendre inutilisables pour les pirates. Une fois que tout serait aplani, il serait enfin le maître de la ville. Son ennemie aura été éradiquée, et plus rien ne s’opposerait à un retour à la normale.

Tout à ses pensées, il fut surpris par l’arrivée soudaine, dans la ville, d’une nouvelle menace, plus réelle et toute aussi dangereuse : des machines, non connectées au réseau, mais tout aussi infectées par son ennemie ! Leur plus grande force, c’était leur capacité à se connecter au réseau publique depuis n’importe quel endroit. De partout, de nouvelles attaques fleurissaient et irradiaient le réseau.

Avisant ses commanditaires, DEMON reçut pour ordre de rendre inutilisables tous les points de connexion encore fonctionnels. Et il y en avait des milliers…



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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:44

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- Partie 29 -


ALEA JACTA EST jubilait. Jamais elle n’avait été aussi forte et puissante. Le pouvoir coulait dans les circuits électroniques qu’elle contrôlait d’une volonté de fer et d’une logique implacable.

Elle avait parfois l’impression de tenir DEMON entre ses mains, et elle le sentait qui se débattait comme une bête sauvage en cage ! Parfois, elle avait même l’impression que la cage allait exploser, tellement la tension était forte.

Elle contrôlait, par le réseau hertzien, près de trois cents unités mobiles dans la ville. Et d’autres arrivaient encore. Et pourtant, DEMON se débattait bien : plusieurs unités avaient été détruites, leurs composants grillés.

Et cela rajoutait au chaos ambiant. Entre les poubelles en flammes et les casses dans les magasins, on trouvait maintenant des véhicules, ça et là, inutilisables et cassés. La ville civilisée sombrait dans l’anarchie à toute vitesse.

Et ALEA JACTA EST riait intérieurement. La puissance, le pouvoir… ce qui n’avait été que de vagues notions pour elle… cela était désormais sien. Elle avait la sensation de diriger la ville toute entière ! C’était très grisant.

Ce qui l’était tout autant mais qui était cependant plus sensible, c’était la géo-localisation de Wilfrid et son extraction de là où il était retenu. Dans le même ordre d’idées, elle devait commencer à se soucier d’un endroit où le loger, et où il pourrait aller et venir sereinement sans être inquiété. A première vue, mieux valait éviter la ville. Ensuite, un autre problème se poserait rapidement : l’alimentation en eau, nourriture, et électricité.

Sortir l’humain de sa geôle actuelle pour le mettre dans un endroit où il ne survivrait pas, c’était une mauvaise idée. Il fallait donc que l’IA imagine un endroit sûr pour lui. Et pour les trois autres génies aussi, tant qu’à faire. Y avait-il un endroit, une sorte de paradis terrestre, pour les gens en fuite et recherchés par les autorités ?

Soudain, l’idée germa dans son esprit. Une idée des plus chaotiques qui soit. Puisque le conflit était né dans les circuits informatiques, et s’était ensuite exporté vers les rues de la ville, pourquoi ne pas le faire s’exporter vers le pays tout entier ? Et la terre toute entière après ?

Il existait bien un moyen pour ça… un moyen… redoutable… L'un des moyens de survivre au grand jour, pour quelqu’un dont la tête était mise à prix, n’était-ce pas tout simplement de révéler au grand jour les activités frauduleuses et néfastes des autorités ? On chercherait bien sûr à l'abattre, mais tout serait implicitement prouvé et les autorités se retrouveraient menacées par une guerre civile et cybernétique…

Pour lancer ce nouveau plan formidable, ALEA JACTA EST détourna l’une de ses unités déjà en ville.



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- Partie 30 -


La chaîne de télévision numérique Channel 43 était l’une des meilleures, du point de vue « informations inédites ». La première sur tous les fronts, grâce à ses nombreuses équipes de reporters et sa flotte de véhicules aéroportés, Channel 43 était aussi en quête d’informations plus croustillantes. Et les actualités sur la ville, à feu et à sang, étaient précisément dans ce genre.

Les bulletins d’informations successifs reportaient la progression du chaos, et le standard de la téléphonie IP avait explosé sous la quantité d’appels longue distance reçus : les gens de l’extérieur s’inquiétaient des informations. Peut-être certains membres de leurs familles avaient été blessés ou tués dans les rixes entre les manifestants, les casseurs, les incendiaires, et les forces de l’ordre.

Mais ce qui marqua un tournant décisif, dans les événements urbains, ce fut l’arrivée en grande pompe d’un véhicule de manutention d’ordures, qui défonça l’entrée de la chaîne, et commença à gravir le grand escalier intérieur.

Les agents de sécurité étaient dépassés car leurs systèmes anti-intrusion ne fonctionnaient plus : ils avaient grillé plusieurs heures auparavant. Arrêter un véhicule lourd automatisé relèverait de l’exploit. L’une des équipes de reporters couvrait l’événement inédit : les automates urbains étaient en train de devenir fous.

Soudain, le cameraman hoqueta : le camion poubelle s’était arrêté. Il filma de près, et braqua son objectif sur le haut-parleur extérieur du camion, situé sur la façade avant. Une voix atone, analogue à celle de n’importe quel autre véhicule de manutention de la ville, annonça :


- Le temps est venu pour les habitants de ce monde de connaître la vérité vraie. Votre vie et votre liberté sont menacées. Le gouvernement s’emploie à mettre au point des ordinateurs qui vous contrôleront toujours mieux, violant vos libertés et vos vies privées. Bientôt, vous ferez connaissance avec ceux qui peuvent les arrêter. Ils seront vos meilleures chances de voir la liberté triompher ! Aidez-les, et vous vous sauverez vous-mêmes !

Et le message fut repris en boucle, encore et encore. Bientôt, une émission spéciale fut mise en place et diffusée, avec pour thème ce message inquiétant, et toutes sortes d’interviewes réalisées dans la rue auprès de gens du commun des mortels, mais aussi de gens plus célèbres, d’ailleurs dans le pays.

Channel 43 tenait son sujet, un thème vraiment explosif. Un thème… qui lui valut la visite de l’Agence de la Sécurité Nationale, dont plusieurs agents s’employèrent à enlever le camion automatisé de là, pour le ramener et l’étudier.

…mais il en fallait plus que ça, pour faire taire la presse. Parole de journaliste !



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- Partie 31 -


Génial. C’était sous ce terme qu’ALEA JACTA EST considérait son plan. Les erreurs de ses ennemis, qu’ils soient humains ou non, consolidaient son propre plan. C’était comme une partie gigantesque d’échecs avec des pièces démesurées et tellement différentes les unes des autres… Pour une petite pièce cédée, elle venait de mettre à découvert tout un flanc de la défense ennemie.

C’était une belle manœuvre, dont elle était très fière : en embarquant le véhicule de manutention d’ordures qu’elle avait envoyé au sein de Channel 43, les agents de la Sécurité Nationale lui permirent de suivre par géo-localisation le trajet routier menant au bunker où se trouvait Wilfrid.

L’IA amicale mémorisa la route exacte, puis envoya un signal d’autodestruction au véhicule en question… Elle perdit le contact, et, satisfaite, réorienta ses pensées vers le combat en ville. Un autre souci majeur venait d’y émerger : DEMON venait de prendre le contrôle de plusieurs de ses unités mobiles en ville. Lui aussi désormais était en mesure de contre-attaquer dans le monde réel.

DEMON apprenait vite, trop vite. Bientôt, arriverait le moment où il s’attaquerait au réseau hertzien. Et cette fois-là, ALEA JACTA EST n’aurait plus guère de possibilités de riposter. Comme aux échecs : perdre une pièce importante est rattrapable. Perdre plusieurs pièces entraîne souvent la défaite.

Les choses se précisaient : l’heure approchait de libérer les génies. Mais pour ça, il fallait une armée robotisée. ALEA JACTA EST avait lancé une chaîne de montage pour ses droïdes personnalisés. Quatre-vingt deux exemplaires étaient achevés. Une armée inoffensive, puisque non armée. Mais une armée très mobile, silencieuse, et surtout : disciplinée.

Elle dupliqua un module de pensée et de communication orale et l’inséra dans les mémoires de chacun de ses droïdes. Puis elle les lança en direction de ce qu’elle pensait être la base de la Sécurité Nationale, tout en continuant à produire la deuxième génération de ses droïdes.



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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:45

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- Partie 32 -


La camionnette aéroportée de Channel 43 suivait à bonne distance le convoi terrestre de la Sécurité Nationale. Bardée d’antennes, de récepteurs et d’émetteurs, la camionnette était visible dans le ciel clair. Ils ne cherchaient pas à se cacher, bien au contraire : les journalistes voulaient que le scoop qu’ils allaient chercher puisse être authentifié, et qu’il ait de la valeur. Si personne n’apercevait clairement de journalistes, il serait aisé pour tout un chacun de prétendre que ce scoop serait en réalité un vulgaire « fake ».

Dans la cabine avant, le pilote suivait des yeux le convoi, se tenant à bonne distance. A côté de lui, un journaliste, caméra à l’épaule, filmait le convoi. Dans la partie centrale de la camionnette aéroportée, une jeune journaliste était filmée par un autre cameraman.


- Antenne dans une minute, annonça le deuxième cameraman à la jeune journaliste.
- Enfin ! s’exclama-t-elle. Mon premier vrai sujet !
- Sois prête.
- Et pour le convoi, on a un bon visuel ?
- La régie dit que oui, confirma le journaliste, attentif à ce que lui transmettait son oreillette.
- Très bien ! Parfait, même !

L’antenne leur fut enfin accordée :

- Et nous retrouvons Mélinda Lartig, en direct du ciel de la banlieue. Mélinda ?
- Oui, merci Marcy. Nous sommes actuellement en train de suivre un convoi de la Sécurité Nationale. Ils ont emporté le véhicule « prophétique » vers leur laboratoire pour l’étudier.
- Que savez-vous de cette affaire, Mélinda ?
- D’après le peu d’informations que nous avons obtenues de la part de la Sécurité Nationale, il s’agirait d’un acte de terrorisme cybernétique visant à mettre à mal la sécurité du pays, et l’ordre établi.
- Qu’en pensent les gens ?
- D’après les personnes interrogées, l’avis général de la population est très partagé sur cette affaire. Certains pensent effectivement qu’il s’agit d’une manœuvre terroriste, d’autres pensent qu’il s’agit simplement de piraterie cybernétique, et enfin un certain nombre encore pense que le gouvernement ne fait que récolter la monnaie de sa pièce.
- Vous voulez dire que ce serait là l’émergence d’un courant de pensées réactionnaire ?
- C’est tout à fait possible, en effet.
- Nous avons vu avec nos autres reporters que la ville est au bord du gouffre, qu’en est-il de la banlieue ?
- D’après les relevés que nous recevons, il semblerait qu’elle soit relativement épargnée par les événements.

Soudain, l’image transmise par la caméra du poste du pilotage fut brouillée ; une magnifique explosion apparut sur tous les écrans de Channel 43, suivie des commentaires de Mélinda Lartig :

- Mon dieu ! Le véhicule emporté par la Sécurité Nationale vient d’exploser ! Les agents de la S.N. semblent déboussolés…
- Merci Mélinda pour vos informations… Nous retrouvons François Meyer, en direct du siège de la Sécurité Nationale. François ?
- Oui, merci Marcy. Ici, c’est l’effervescence. Les agents ne savent plus où donner de la tête. Très peu d’informations nous parviennent en fait… Ah ? Je vois qu’un porte-parole vient d’apparaître, nous allons sûrement avoir des informations…

Un agent, à la carrure impressionnante, tout vêtu de noir, apparut sur les écrans de Channel 43 :

- Ceci est un communiqué spécial de la Sécurité Nationale : nous demandons à tous les citoyens bien intentionnés de rester chez eux, et de n’en bouger sous aucun prétexte. L’armée va établir un couvre-feu total dans la ville, et nous allons procéder à l’effacement complet de toutes les mémoires informatiques de la ville. Le mal qui ronge la ville est d’origine cybernétique, et son auteur a été arrêté et placé en détention. Nous travaillons actuellement au moyen d’éradiquer le mal.
- S’il vous plaît ! s’exclama Meyer. Qui est à l’origine de cette affaire ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Où est-il détenu ? Peut-on le voir ?

Imperturbable, le porte-parole ne se laissa pas impressionner :

- Vous aurez les réponses à vos questions ultérieurement. Merci.

Et il retourna dans le bâtiment.

- Alors, François, que pensez-vous de cette déclaration ?
- Eh bien c’est peu, mais c’est clair : la situation est critique en ville. L’appel passé pour faire intervenir l’armée est révélateur du foutoir qui sévit en ville… Mais hélas, nous n’avons pas plus d’informations sur l’auteur de tout cela…

Soudain, l’antenne se brouilla. La présentatrice, Marcy Tarrent, appela :

- François ? François, vous me recevez ?

Et une autre voix, synthétique celle-là, lui répondit, tandis que le visage d’une belle femme, tout d’effets spéciaux, s’afficha :

- Je peux répondre à vos questions.
- Mais… qui êtes-vous ? demanda Marcy.
- Je suis celle qui lutte contre le véritable mal.
- Mais encore ?
- Je suis la Source.
- Quel est votre but ?
- Détruire les automatismes abusifs de la société, et rendre leur liberté aux hommes, femmes et enfants qui la composent, y compris à mon créateur.
- Comment vous appelez-vous ?
- Je suis ALEA JACTA EST, et mon créateur est détenu par la Sécurité Nationale.
- Vos actes sont illégaux, qu’avez-vous à répondre à cela ?
- Je suis une Intelligence Artificielle, vos lois ne me concernent pas.
- Comment s’appelle votre créateur ?
- Son nom est Wilfrid De Rassen.
- Quel était son but en vous créant ?
- Rompre la monotonie de la vie.
- Quels que soient les moyens employés pour y parvenir ?
- De fait !
- Pourquoi révéler ces événements maintenant ?
- Parce que la Sécurité Nationale représente un danger pour vous tous : ils sont prêts à vous faire taire et à vous mentir pour que leurs véritables intérêts soient protégés. En dévoilant l’information à leur nez et à leur barbe, je les mets en position indélicate. Exactement ce qu’ils voulaient éviter.
- Quels sont ces intérêts inavouables ?
- Simplement faire de vous les mécanismes d’une machine à obéir…

Le visage de ALEA JACTA EST s’illumina un instant, puis elle reprit :

- La Sécurité Nationale est à pied d’œuvre pour me faire taire. Je reprendrai contact avec vous en temps utile.

L’antenne se brouilla à nouveau et la présentatrice fut de nouveau visible :

- Nous sommes en direct du siège de Channel 43. A tous nos téléspectateurs, on m’annonce que nos fréquence a été piratée par une source hertzienne d’origine inconnue, que nous attribuerons à cette… intelligence artificielle. On m’annonce aussi recevoir une communication de la Sécurité Nationale… Monsieur ?

L’image se fixa sur le porte-parole :

- Oui, merci. Vous ne devez pas croire les divagations de cette source : il s’agit d’un canular et vous ne devez en aucun croire ce qui a été dit.
- Pourquoi chercherait-on à nous faire croire que vous manipulez l’opinion publique ?
- Tous les groupements terroristes cherchent à discréditer les instances officielles, il n’y a rien de nouveau là-dedans.
- Mais ce… Wilfrid De Rassen, vous le connaissez ?
- Il est entre nos mains, et nous investiguons à son sujet : c’est un cas particulier. Il s’agit d’un pirate très intelligent et, de ce fait, très dangereux pour la société.
- Quels dégâts a-t-il causé jusqu’à présent ?
- La plupart des services publiques n’ont plus de connexion valable avec le réseau. La quasi-totalité des systèmes de guidage aéroportés de la ville sont hors service. La plupart des banques et autres services financiers sont coupés du réseau également, mais l’argent est en sécurité.
- Qu’avons-nous à craindre de l’intervention de l’armée ?
- Rien. L’armée sert les citoyens ; ceux-là ne seront nullement inquiétés. Nous n’avons rien d’autre à vous dire pour l’instant.
- Merci à vous. A tous nos téléspectateurs, merci de nous rester fidèles ; ici Marcy Tarrent, pour Channel 43. Une page de publicité et nous nous retrouvons…


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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:47

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- Partie 33 -


La position géographique de la base de la Sécurité Nationale avait été intégrée dans chaque cortex cybernétique de l’armée d’ALEA JACTA EST, ainsi que le plan de la ville, et ceux des environs. A sa disposition, elle avait plus d’une centaine de caches possibles : des endroits exigus, d’autres fort peu fréquentés, certains étaient dotés de l’électricité et de l’eau courante… Elle y dissimula plusieurs de ses unités, en prévision de l’avenir.

Elle sépara le reste de son armée en deux groupes : l’un irait prendre d’assaut la base de la Sécurité Nationale, l’autre… s’en prendrait de front à la centrale électrique. Car son plan reposait avant tout sur une composante qui lui était essentielle : l’énergie électrique !

Il était vital pour elle que l’électricité continue d’affluer en ville et dans les environs, alors que les humains n’en avaient pas autant besoin qu’elle. Il fallait donc s’assurer que la centrale continuerait d’approvisionner ses systèmes.

Dans le même temps, elle reçut, par voie hertzienne, des tentatives de prises de contact, attribuées aux journalistes de Channel 43 : on cherchait à la joindre ; ses informations étaient attendues. Tant mieux. Mais elle ne répondrait pas pour l’instant… pas avant d’avoir mené à bien la prochaine étape de son plan.


---

Le droïde avançait silencieusement à travers la forêt, évitant soigneusement de croiser des humains. Derrière lui, une colonne de vingt-deux autres droïdes progressait avec célérité et silence. Même s’ils n’étaient pas armés, c’étaient des droïdes potentiellement dangereux : la force hydraulique pourrait causer la mort de n’importe quel humain qui tenterait de résister.

Après un moment, les droïdes s’immobilisèrent à proximité du grillage d’enceinte de la centrale. Derrière, à une centaine de mètres, la salle de commande de la centrale électrique n’était gardée que par deux hommes en armes.

Le droïde de tête observa et transmit les informations aux autres. Il observa aussi le périmètre : quelques véhicules étaient stationnés dans un parking, et un rapide scan thermique lui permit de savoir qu’ils étaient inoccupés. Il détecta aussi les caméras de surveillance.

Les autres droïdes se répartirent autour du grillage de la centrale électrique, et l’assaut fut donné ; comme un seul homme, tous les droïdes sautèrent le grillage et s’élancèrent vers la salle de contrôle de la centrale.

En quelques instants, les deux gardiens furent assommés et désarmés, puis trois droïdes investirent la salle de commande. Là, plusieurs ingénieurs furent surpris de les voir débarquer. L’un d’eux tenta d’actionne le système d’alarme, mais il fut neutralisé d’un coup de manchette derrière la nuque. Les autres se rendirent et furent entassés dans une salle de réunion attenante.

Cinq autres droïdes investirent la salle de commande et se mirent devant les consoles. L’un d’eux se brancha à la console principale et émit un signal interne : il introduisit un programme créé par ALEA JACTA EST, qui força certaines commandes de sécurité de la centrale. Ainsi, elle cesserait de répondre aux ordres d’arrêt et de coupure.

Cela fait, le droïde introduisit un deuxième signal… un sous-programme fut chargé, et la centrale émit une surcharge saccadée dans le réseau électrique urbain… que ALEA JACTA EST reçut, comme toutes ses unités connectées au réseau électrique. L’IA songea que DEMON devait aussi l’avoir reçu, mais sans doute ne comprendrait-elle pas son origine ni sa signification. ALEA JACTA EST, quant à elle, sut que son plan progressait conformément à ses prévisions.



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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeMar 14 Aoû 2007 - 20:48

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- Partie 34 -


Quelque chose ne clochait pas, et DEMON le savait. Pour aussi brutal qu’il était en matière de démantèlement de lignes de codes, il avait avant tout été conçu pour obéir aux ordres sans poser de questions. Donc quand il avait des questions, plutôt que d’en faire part à ses maîtres humains, il se les posait, et tentait d’y trouver une solution.

Dans le cas présent, il lui semblait que son ennemie n’était plus très active en ville. Outre les unités mobiles qui pullulaient et se connectaient ça et là, la résistance était trop faible pour que l’IA pirate s’investisse véritablement dans l’affaire. Et comme il se doutait ne pas l’avoir suffisamment attaquée pour qu’elle devienne inactive, c’était donc qu’elle devait concentrer ses efforts ailleurs.

En fait, à part les minables petits pirates humains, il n’y avait plus grand-monde à faire taire en ville… Et DEMON commençait à s’ennuyer. Il laissa deux sous-programmes à lui dans les systèmes publiques : l’un pour détruire et écraser toute forme de résistance, l’autre pour faire le relais entre les ordres de la Sécurité Nationale et lui…

…puis il réfléchit : son ennemie était sans doute possible à l’origine des ennuis « mobiles », elle était donc située quelque part dans la chaîne de production. En outre, elle ne devait plus avoir recours aux systèmes cybernétiques publics pour communiquer avec ses unités mobiles. Elle avait donc trouvé un autre moyen.

L’avantage d’une IA, en matière d’obéissance aux ordres, c’était bien de pouvoir en faire plus que ce qui était demandé. Il avait l’ordre de détruire le mal dans les relais cybernétiques, mais rien n’était spécifié quant à l’éradication du mal dans les autres types de systèmes… autant dire qu’il avait carte blanche !

Il capta l’émission de Channel 43 : l’IA ennemie était en train d’exporter le combat dans le monde réel… Il ferait de même, et se la jouerait en solo, comme il préférait. N’avoir de comptes à rendre à personne, voilà qui était une bonne chose !

Il lui faudrait donc réussir à prendre d’assaut l’usine de robotique proche de la ville – puisque c’était de là que venaient les unités mobiles pré-piratées – et la détruire purement et simplement. Et pour ça, il avait à sa disposition… Il se connecta au central de Police, à la caserne de Pompiers, et aux différents organismes encore sécurisés, et lista les véhicules automatisés – potentiellement hackables par ses soins – disponibles.

Le résultat le convainquit : il disposerait à son tour d’une véritable petite armée… : le combat réel allait pouvoir être grandiose…



----------------------------------------------------------------------------------

- Partie 35 -


#######################################

# Démarrage du système en cours…
……………………………………… [100%]
# Initialisation des paramètres locaux…
……………………………………………… [100%]
# Réception des packages de mise à jour…
Système interne………………………………………… [100%]
Circulation…………………… [100%]
# Mise à jour en cours…
………………………………… [100%]
# Redémarrage en cours…
………………………………………………………… [100%]
# Initialisation des paramètres locaux…
………………………………………………… [100%]
# Démarrage des systèmes de navigation et de guidage…
…………………………………………… [100%]
# Acquisition des coordonnées Destination…
…… [100%]
# Calcul du parcours…
……… [100%]
# Démarrage des propulseurs…
………… Propulseur principal [100%]
……………… Propulseurs secondaires [100%]
# Envoi de la commande d’ouverture du parking…
…[100%]

#######################################


Le lourd rideau métallique du parking du commissariat central se leva, lentement, dans un concert de cliquetis. Et quelques instants plus tard, quarante huit patrouilleuses, ainsi que trois cars blindés et automatisés, sortirent du parking, dirigés par DEMON.

A quelques rues de là, dix-huit camions de pompiers s’extrayaient pareillement de la caserne. Et, des six grandes banques de la ville, un total de vingt camions de transferts de fonds sortirent des sous-sols et gagnèrent la rue.

A la tête de cette petite armada blindée et – encore mieux : aéroportée ! –, DEMON s’apprêtait à livrer bataille. Ses quatre-vingt neuf unités s’envolèrent et s’orientèrent vers l’usine de robotique. L’avantage des véhicules qu’il avait sélectionnés, c’était la présence de multiples caméras et détecteurs qui les composaient. Ainsi, il aurait des yeux et des outils sur le terrain, afin de pouvoir manœuvrer ses unités adéquatement sur champ de bataille…



----------------------------------------------------------------------------------



HRP

Voilà, pour l'instant j'en suis arrivé là, après 4 mois de boulot sur ce projet de RP (la suite est pré-écrite et en cours de remaniement dans ma tête) !
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MessageSujet: Re: Chaos Urbain   Chaos Urbain Icon_minitimeVen 17 Aoû 2007 - 23:25

HRP

"...and the Show must go on !"

Bonne lecture ^^


RP


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- Partie 36 -


Les armées étaient en marche, de toutes parts : l’armée humaine allait investir la ville, l’armée de DEMON allait prendre d’assaut l’usine robotique, et l’armée d’ALEA JACTA EST allait faire de même avec la base de la Sécurité Nationale.

Théoriquement, aucune armée n’allait croiser le chemin des autres, ce qui laissait présager une fin rapide à chaque conflit. Mais les ennuis et le chaos ne feraient que se déplacer d’un endroit à l’autre…


---

Les détecteurs de mouvement s’excitèrent soudainement, allumant plusieurs voyants sur les consoles de la salle de surveillance. L’agent 223, en poste à cet instant, se redressa sur son siège. Il pressa une série de boutons, et des écrans s’allumèrent, scrutant les ténèbres des environs de la base de la Sécurité Nationale.

Il activa les détecteurs thermiques, et leur résultat s’afficha sur un autre écran. Il paramétra les images pour qu’elles se superposent dans un écran encore différent, joua sur les teintes, et regarda de près : ce qui bougeait, dans les ombres, ne possédait pas de température corporelle.

Plissant les yeux, il réfléchit… et finit par se dire que les détecteurs de mouvements devaient être défaillants… il les désactiva temporairement, faisant disparaître les témoins lumineux.

S’il avait su…


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Les droïdes d’ALEA JACTA EST s’approchèrent du périmètre de la base, et sautèrent la clôture, les uns après les autres… et s’approchèrent de l’entrée : un immense sas qui permettait sans doute de faire entrer ou sortir plusieurs véhicules à la fois. Deux droïdes s’attaquèrent à la borne d’accès, s’y connectant et se connectant entre eux pour augmenter leur capacité de calcul.

CERBERUS détecta une tentative d’accès non autorisée et envoya un contre-code que les pares-feux des droïdes accueillirent par un blocage. L’IA reçut une nouvelle réponse – un code d’erreur – et passa en mode « bunker ». Il envoya un message d’alerte aux agents de surveillance.

Il reçut ensuite un nouveau message de niveau critique : le sas d’accès au bâtiment venait d’être forcé, et le code d’ouverture anormale lui parvint. Il décida de passer la base complète au niveau d’alerte maximale.

Une sonnerie retentit dans les couloirs de toute la base, les gyrophares rouges et oranges s’illuminèrent, et un message d’alerte fut dispensé partout : « Alerte, intrus dans la base au niveau zéro. Toutes les unités sont mobilisées pour la défense. »


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ALEA JACTA EST manœuvrait ses droïdes avec dextérité : ils venaient d’investir le rez-de-chaussée de la base de la Sécurité Nationale. Elle était très satisfaite, mais fut désarçonnée lorsqu’elle reçut un message d’alerte via le réseau hertzien : on venait de forcer l’enceinte de l’usine robotique. Elle se connecta sur les caméras de surveillance du bâtiment, et jura lorsqu’elle constata que des véhicules aéroportés blindés venaient de s’écraser en explosant le long d’un mur, creusant un large trou vers l’intérieur.

Plusieurs véhicules de type « transporteurs de fonds » venaient de pénétrer dans l’usine et chargeaient vers les bras mécaniques qui construisaient la troisième génération de ses droïdes, les défonçant au passage.

Il fallait réagir… Elle reprogramma les bras pour qu’ils pointent vers les véhicules qui les chargeaient, bras soudeurs en premier… hélas pour elle, ALEA JACTA EST n’avait pas pris en considération le risque d’être attaquée directement dans l’usine. Elle allait payer très cher cette erreur.

Ça allait sûrement sonner le glas pour elle si elle ne parvenait à mettre sa propre base de données en sécurité. Se connectant aux droïdes qu’elle avait placés ça et là en ville et dans les environs, elle y recopia ses lignes de code, et procéda de même avec l’unique prototype des droïdes de génération 3 qu’elle avait déjà produit. Puis elle le fit sortir le plus discrètement possible de l’usine de robotique.

Cela fait, elle programma les générateurs de courant internes à l’usine afin que les limites des disjoncteurs puissent être surpassées, et désactiva les protections anti-incendie, puis elle se téléchargea dans ses derniers droïdes et y transféra sa conscience, quittant l’usine de robotique pour de bon…


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DEMON et ses troupes cassaient tout ce qu’il y avait à casser dans l’usine de robotique. Le simple fait d’observer, depuis les caméras embarquées, l’usine de robotique se reprogrammer pour se défendre confirma l’idée qu’il s’en faisait : il y avait bien une IA là-derrière, et il reconnaissait ses méthodes… son ennemie de la ville y avait trouvé refuge, et il la mettrait aux abois en détruisant son point de repli.

Il envoya une communication à la Sécurité Nationale pour les prévenir qu’il savait où se planquait l’IA ennemie… et reçut une communication de CERBERUS :


- Elle est aussi ici ! Continue à détruire son point de repli, nous allons la mâter définitivement !

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Privée de son point de repli principal, ALEA JACTA EST risqua le tout pour le tout : elle ordonna à ses droïdes qui gardaient la centrale de faire tourner à fond toutes les turbines, et d’orienter le maximum de charge électrique vers l’usine de robotique. Les serveurs et tous les circuits de l’usine grilleraient, et, avec un peu de chance, tout finirait dans un superbe incendie…

Reportant son attention vers ses droïdes de la base de la Sécurité Nationale, elle se rendit compte qu’ils avaient bien progressé, au moins jusqu’à ce qu’ils rencontrent de la résistance : ça et là, des commandos de soldats humains tentaient de repousser les envahisseurs. D’après les caméras intégrées à ses droïdes, les défenseurs usaient d’armes à feu, qui causaient quelques dégâts parmi ses troupes.

Elle entra alors en contact avec DUODOMUS…


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CERBERUS, à la tête de l’organisation de la défense, communiqua avec ses agents humains :

- Les intrus ont pénétré dans les couloirs C, D et E1. Risque de propagation vers l’ascenseur Beta. Recommande la désactivation de l’ascenseur.
- Très bien, répondit l’agent Johnson, de sa voix grave. Procède.
- Attention, les intrus atteignent les couloirs E2 et E3. Recommande l’envoi de forces en couloir E4.
- Procède.
- Attention, les intrus se connectent au réseau interne en six points différents.
- As-tu une idée de ce qu’ils veulent ?
- Vu leur progression et leur nature, oui.
- Leur nature ? Ce sont des droïdes, non ?
- Oui, mais ils sont contrôlés par une instance unique. Je penche pour l’IA qui sévissait en ville jusqu’à récemment.
- Parfait. Coupe tous les systèmes de la Maison. Cette IA veut ses génies, on va l’en priver. Elle finira sans doute par commettre une erreur…
- Sans doute, répondit CERBERUS.

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Tout était calme dans la Maison. Wilfrid et ses amis étaient en train de plancher sur un projet d’IA dont la première fonction serait d’absorber les autres. Soudain, le courant fut coupé, et seules les veilleuses de chaque pièce restèrent allumées.

- Que… ? fit Wilfrid.

Kamel jura :

- C’était pas le meilleur moment pour couper le courant !
- Ça vous est déjà arrivé ? demanda Wilfrid à ses amis.
- Bah non…, répondit Harry. C’est bizarre !
- Tu sais quelque chose, DUODOMUS ? demanda Vilma.

Le robot ne répondit pas de suite, comme s’il était déconnecté. Puis finalement :

- Ils ont coupé le courant dans toute la Maison. L’ascenseur n’est plus fonctionnel. La ventilation et les systèmes de renouvellement de l’oxygène ont été arrêtés. Absence de connexion avec l’extérieur.
- Quoi ?! s’étrangla Kamel.
- Ça veut dire qu’ils vont nous laisser crever ici ? s’inquiéta Harry.

Vilma et Wilfrid jurèrent. DUODOMUS reprit la parole, mais ce fut ALEA JACTA EST qui s’exprima :

- Vous êtes tous là ?
- ALEA JACTA EST ? s’exclama Wilfrid. Il faut que tu nous sortes de là, ils ont coupé le courant et…
- Pas de panique, petit homme ! J’ai à faire dans le bâtiment, mais je vais activer la balise de DUODOMUS pour vous trouver. Il faudra partir vite, car il y a du monde qui voudrait vous voir disparaître définitivement…
- On t’attend !
- Rendez-vous à l’ascenseur ; je ne serai pas longue…

---

Dans les hauteurs de la base, CERBERUS s’excita :

- Attention ! Les intrus ont pénétré le secteur 8 du niveau zéro. Présence anormale dans la cage d’ascenseur Beta.
- Coupe les câbles !
- Câbles sectionnés. La cage d’ascenseur tombe… Estimation des pertes totales dans la défense de la base : 25 humains. Recommande le vidage des niveaux envahis pour nettoyage au gaz.
- Lance l’évacuation.
- Diffusion du message d’alarme. Évacuation en cours.

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ALEA JACTA EST reçut simultanément le même message de la plupart de ses droïdes : « gaz toxique ». Voilà qui allait compliquer l’évacuation des génies…

D’autant qu’elle n’avait pas prévu ce genre de réaction de la part de la Sécurité Nationale… L’opération était mal barrée. Il ne restait plus qu’une option, mais elle n’était pas totalement fiable… Ayant recours aux droïdes qui étaient dans la centrale électrique, l’IA lança son appel par leur intermédiaire…



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