Le Coffre Fort
Aux LGX, for ever… À Dp pour tous les délires qui ont entouré l’écriture de ce rp et à la grenouille…
* RP by Nymphe Ydeil *
- C’est tout ce que tu as trouvé ?
- Ben quoi ? Tu voulais qu’on bouge non ?
Le contrebandier observa son allié en silence. Son regard indiquait clairement la désapprobation.
- Ah bon, et bien sûr, tu as un plan ?
- Il en faut un ?
Consternation oblige, le silence retomba tandis que Tony observait la carte étalée sur la table. Son doigt suivit pour la quinzième fois le trajet à effectuer pour atteindre la chambre forte.
- Oh, ben, ce n’est pas comme si on n’avait jamais fait ça à l’arrache, admit-il finalement. Après tout, ce n’est jamais qu’un coffre-fort à piller…
- Alors où est le problème ?
- Le problème, c’est que ce coffre est le tout dernier cri, qu’il est protégé par un champ magnétique qui décèle la moindre parcelle de métal à dix mètres aux alentours et d’un système thermique qui déclenche l’alarme dès qu’il y a une variation de température de plus d’un degré.
- Comme dans Mission Impossible ?
- Oui, sauf que là, c’est vraiment impossible.
- Même si le coffre en question sort de son caisson de sécurité et va se promener aux douanes de Galaxia demain matin à la première heure ?
- Et c’est maintenant que tu me dis ça ??
- Tu n’as rien demandé je te signale…
- Non, juste un plan…
- Alors on bouge ?
- Alors on bouge. Trouve-moi Turambar.
* * *
Le Leviathan, lourd cargo blindé, commença sa lente remontée vers Galaxia. En partance de Solaris, il avait traversé les quatre cadrans de la galaxie pour livrer sa précieuse cargaison à la cité-œuf. Le rayon tracteur l’attirait inexorablement vers la citadelle d’acier. Autour de lui, des chasseurs, rapides comme l’éclair, bourdonnaient comme autant d’insectes nuisibles. Ils étaient chargés d’assurer sa protection, mais aucune attaque n’avait été tentée et l’appareil touchait à son but. Le capitaine, le brillant Radem Heatter, affichait un sourire satisfait.
Les ordres qu’il avait reçus étaient explicites : ramener la cargaison intacte. Il y avait bien eu quelques rumeurs concernant une entreprise de contrebande qui introduisait en fraude des matériaux stratégiques de valeur dérobés dans les capitales. À leur tête, un meneur prêchait une sorte de croisade. On racontait qu’ils pouvaient tenter de s’en prendre au Leviathan et qu’ils allaient profiter d’une faille dans les services de sécurité… Mais qu’y avait-il de vrai dans ces ragots de couloirs ? Possédaient-ils seulement le moindre fondement ?
Heatter n’avait jamais vu l’ombre d’un contrebandier, que ce soit sur Galaxia ou sur Solaris. Pourtant il avait grandi sur l’une et avait étudié sur l’autre. Quant aux services de sécurité en question, ils n’avaient pas pour habitude d’instruire leurs agents sur les circonstances entourant leurs missions échouées. Peut-être préféraient-ils taire leurs failles de peur que d’autres décident d’en tirer parti. Mais encore fallait-il déceler ces faiblesses pour pouvoir les combattre et en cela, Heatter se croyait imbattable.
Il avait relevé quelques irrégularités dans le système et avait tout fait pour les éviter. En un temps records, il avait amené le Leviathan à l’abri de Galaxia et se félicitait déjà du succès de l’opération. Dès que le coffre passerait la douane, il serait envoyé à la Banque de Vie et plus rien de pourrait arriver. Il veillerait personnellement au bon déroulement du processus. Callé dans son siège tandis que le lourd cargo passait les portes de la citadelle d’acier, Heatter était désormais certain qu’il n’existait aucun complot contrebandier de quelque importance que ce soit et que s’il y en avait un, il n’avait certainement pas son siège dans la station de Galaxia.
Il n’avait donc plus de raison de s’inquiéter.
Lorsque le Leviathan fut immobilisé par les services de douanes, les chasseurs furent renvoyés et le sas s’ouvrit. Deux hommes pénétrèrent à bord du cargo. Ils saluèrent le capitaine d’un signe de tête courtois.
- Bienvenue sur Galaxia, Capitaine Heatter. Félicitations pour votre vol sans encombre, commença l’un d’entre eux. Vous êtes un as ou je ne m’y connais pas.
Heatter afficha un sourire suffisant. L’homme était un peu plus jeune que lui, une peau matte et une tenue irréprochable qui fleurait bon les commandos de la milice.
- C’était facile, répondit le capitaine du Leviathan, faussement modeste.
- Nous allons vous demander de bien vouloir signer ces formulaires attestant que vous nous avez bien livré la marchandise. Nous effectuerons le paiement comme convenu auprès de votre entreprise pendant que notre équipe chargera le coffre à bord de notre navette.
Radem Heatter se conforma aux ordres, écoutant son interlocuteur vanter son courage et l’importance des responsabilités qu’il avait prises. Les deux douaniers lui remirent le permis de séjour de Galaxia, la copie conforme du bon de livraison et ils se séparèrent.
Ce n’est qu’après s’être rendu compte que les formulaires ne portaient pas la signature informatique de la Banque de Vie que Heatter finit par comprendre qu’il venait de se faire berner. Déjà, sa précieuse cargaison lui échappait. Et il n’avait rien vu.
* * *
- Grouillez-vous, je n’ai pas envie d’aller rejoindre Noise au trou.
- Bah, ça lui ferait de la compagnie !
- Tu parles, je suis sûr qu’il reviendrait avant qu’on en sorte ! … Tu y arrives ?
- Si vous me laissiez un peu de place pour respirer, peut-être que ça serait plus simple !
Penchés au-dessus de l’épaule de Tony, Turambar, erogahtyP, Apoca et quelques-uns de leurs alliés observaient le travail du contrebandier. Depuis de longues minutes, il peinait à ouvrir le coffre. Pressé par le temps, il tentait frénétiquement de donner sens à l’enchevêtrement de cadrans, d’instruments et de lampes clignotantes qui formaient la console du panneau d’ouverture. Pour disparaître des écrans radars, et donc, échapper définitivement à la milice qui devait déjà être à leurs trousses, il devait ouvrir le coffre et disperser son contenu dans les bas fonds de Galaxia.
Tony conçut un instant l’idée folle d’enfoncer un bouton, d’abaisser un levier ou de tourner un cadran complètement au hasard. Il savait pourtant que la moindre intervention malheureuse entraînerait la destruction automatique du contenu du coffre, mais le temps lui manquait pour tenter de comprendre la logistique qui gouvernait l’ouverture de la porte blindée.
Soudain, ses yeux se posèrent sur une petite plaque rouge, tout en haut de la console. Il l’arracha d’un mouvement impatient, marmonna une série d’injures incompréhensibles et découvrit finalement le communicateur auquel il put brancher une fiche source. Les nanites contenues dans le fichier se répandirent dans l’ordinateur du coffre et firent le travail. La porte d’acier s’ouvrit d’elle-même.
Quelques secondes plus tard, la milice découvrit le coffre vide. Le précieux butin était déjà aux mains des contrebandiers qui s’étaient volatilisés.