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 [U25] Les Premiers Mages et la Dixième Sayyadina

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AuteurMessage
Nymphe Ydeil
Enfant de Lune
Enfant de Lune
Nymphe Ydeil


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Date d'inscription : 06/08/2007

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MessageSujet: [U25] Les Premiers Mages et la Dixième Sayyadina   [U25] Les Premiers Mages et la Dixième Sayyadina Icon_minitimeJeu 2 Juil 2009 - 0:57

Les Premiers Mages et la Dixième Sayyadina


......Depuis le Col de l’Éternel, la Sayyadina observait le soleil couchant. Elle attendait quelqu’un. À sa droite, le sentier serpentait vers la forêt, en direction de la taverne multicolore que les Nains avaient érigée à proximité des Rocs du Jugement. Depuis les hauteurs où elle se situait, elle apercevait les Terres des Hommes à l’horizon et savait que celui qu’elle attendait viendrait par là.
...... À sa gauche, les terres maudites s’étendaient à perte de vue, noires et brumeuses. La Citadelle Noire avait perdu de sa superbe, mais subsistait, résistant contre les intempéries, le temps et l’oubli. Depuis son retour sur le territoire des Mages, l’ancienne aura magique avait recommencé à faire briller les murs de pierres. Ce n’était qu’un faible écho de la puissance d’autrefois et elle le savait, mais quelques hommes étaient venus rendre hommage à l’ancienne gloire de la Citadelle, la remerciant de la faire revivre.

- Tu as l’air bien pensive… Déclara l’homme qui venait de monter jusqu’à elle.
- Je réfléchissais au passé, répondit doucement la Sayyadina en reportant son attention sur le présent.

Auprès d’elle, Artemus, l’un de ses meilleurs alliés, observait la Citadelle Noire. Longtemps, elle avait cru qu’il ne quitterait son errance solitaire que pour demander aux Nains de l’accueillir parmi eux, tout comme elle l’avait fait autrefois. Mais elle avait également espéré qu’il viendrait vivre avec elle et il avait finalement choisi de gravir les Montagnes Noires pour la rejoindre et habiter la Citadelle.

- Sois le bienvenu chez toi, déclara la Sayyadina avec un sourire.
- Tu sais, je ne vois toujours pas l’intérêt de cette Cité, pas plus que son âme potentielle. Mais je suis content d’être ici avec toi.
- Dans le fond, la Citadelle des Mages n’a d’intérêt que pour moi, répondit-elle.

Elle marqua une pause, hésitant à lui dire qu’elle y avait vécu les plus beaux instants de sa vie, puis renonça.

- J’aimerais pouvoir te dire ce que ta venue ici représente pour moi… Annonça-t-elle. Cette Citadelle a perdu son âme le jour où les Mages sont morts, je ne peux pas lui rendre son éclat d’autrefois seule, mais la faire revivre est déjà un pas en avant.

La Sayyadina eut un sourire étrange en observant Artemus.

- Ça fait drôle de te considérer comme un Mage, avoua-t-elle après un silence.
- Si ça peut te rassurer, je ne me sens pas Mage, répliqua-t-il.

Elle fronça les sourcils, un peu peinée par sa remarque, peut-être parce qu’elle savait secrètement qu’il était vain d’espérer le retour des Mages d’autrefois. Elle ne pouvait ignorer que seuls les Anciens avaient ce pouvoir qui faisait défaut à son ami, ce pouvoir qui faisait peser sur la Citadelle une aura de gloire, de crainte et de mystère.

- À moins que tu ne m’expliques leurs valeurs et que je me reconnaisse en eux, fit valoir Artemus. Tu en profiteras pour me dire ce que représente le titre de Sayyadina.

Sans doute avait-il vu passer sur son visage l’ombre de la nostalgie.

- Je vais tenter de t’expliquer ce qu’ils étaient et comment ils sont apparus, répondit-elle, incertaine. Mais pour comprendre, il faut avoir vécu dans l’ombre ou dans la lumière de leur gloire et se souvenir de l’âge d’or qui fut le leur…

Jamais récit de la Sayyadina ne fut plus ému. Artemus était son seul public, mais elle raconta comme si les Mages Noirs étaient à nouveau réunis autour d’elle, vivants et au sommet de leur gloire, comme autrefois, à cet âge à jamais perdu qu’elle regrettait si profondément.

* * *


...... Les années passèrent après que le jeune Ashura ait été adopté par le sympathique berger. Elles s’écoulèrent les unes après les autres, sereines et heureuses pour la petite troupe qui voyageait. Les enfants grandirent et devinrent des hommes adultes, puis prirent de l’âge. De leur père adoptif, ils avaient tous reçu une solide éducation. Ce qu’ils avaient, ils le partageaient de sorte qu’aucun d’entre eux ne manqua jamais de rien et que des liens étroits se nouèrent entre chacun.
...... Lorsque le père vint à mourir, à l’âge raisonnable de cent ans, il fit venir Ashura à son chevet et lui dicta ses dernières volontés. Bien que le Mage soit le plus jeune de ses fils adoptifs, il était également son préféré et le plus écouté d’entre tous, car ce qu’il faisait, il le réussissait toujours.

- Maintenant que vous allez être seuls, allez par le monde. Vendez les moutons et soyez libres de fonder votre propre famille, car vous ne l’avez jamais fait. Mais veille toujours sur tes frères, toi qui as le pouvoir des Dieux.

Malgré les directives du père, les fils ne purent se résoudre à se séparer immédiatement. Ils avaient passé presque toute leur vie ensemble et s’entendaient mieux qu’une véritable famille. Ashura décida donc qu’il était temps d’offrir à ses frères ce qui lui avait plus d’une fois sauvé la vie : le pouvoir des Dieux. Il les réunit donc autour de lui et leur dit :

- Mes frères, nous allons diviser les troupeaux et partir chacun de notre côté pour tenter de trouver une femme. Cependant, je vais vous donner des pouvoirs magiques afin que nous soyons toujours ensemble par la pensée. Si nous fondons une nouvelle famille, nous vendrons nos moutons, mais pas avant.

Ses frères approuvèrent et ils firent comme ils avaient dit. Ils se séparèrent pour la première fois de leur vie. Ils parcoururent de très longues distances avant de trouver des femmes qui leur conviennent, mais grâce à leurs pouvoirs, ils gardèrent toujours un contact étroit entre eux. Lorsqu’ils eurent vendu jusqu’au dernier mouton, ils s’installèrent dans des maisons de pierres solides et la deuxième génération de Mages naquit. Dès la naissance, les enfants des Mages eurent les mêmes pouvoirs que leurs pères, pour le plus grand plaisir des familles.
...... Parmi toutes les femmes, une seule d’entre elles ne se réjouit pas de voir son fils marcher dans les traces de son père. C’était Asyne, l’épouse d’Ashura. C’était une femme douce et réservée, qui ne se mêlait guère des affaires de son époux. Elle était un peu différente des autres. Souvent, le Mage lui demandait son avis et, bien qu’elle rechignât à le faire par timidité, elle lui donnait toujours des conseils sensés qu’il suivait car il savait qu’elle voyait juste.
...... Chez les Hommes, on disait d’elle qu’elle était une Sayyadina, c’est-à-dire l’une de ces femmes qui voient l’avenir et comprennent le passé mieux que tous les autres. Avant elle, il y avait déjà eu neuf Sayyadina, de sorte qu’elle était la dixième. Alors que les Hommes avaient oublié depuis longtemps comment ils étaient nés dans le Néant, elle s’en souvenait encore pour l’avoir appris de la neuvième Sayyadina et ses conseils étaient donc ceux d’une femme avisée qui a la mémoire de milliers d’années.
...... Lorsqu’elle comprit que son fils serait à l’image de son père, la Sayyadina qu’elle était entrevit l’obscurité de son avenir et la mère s’effraya de tant de noirceur. Alors, elle expliqua à Ashura ce qu’elle pouvait voir dans l’avenir, ce qu’elle maîtrisait dans le présent et ce dont elle se souvenait dans le passé.
...... Reliés à Ashura par la pensée, les autres Mages entendirent également la conversation que les deux époux eurent ce soir-là. Ils se promirent de veiller sur l’enfant et en échange, la Sayyadina promit de veiller sur les leurs. Malgré toutes les promesses, la dixième Sayyadina mourut en couche quelques années plus tard. Cependant, elle eut le temps de former l’une des filles des Mages et de lui transmettre son savoir. Elle devint la onzième Sayyadina. Quant au fils d’Asyne et d’Ashura, il grandit protégé par les pouvoirs des Mages et devint un puissant Mage. Mais son destin était de mourir lors des Guerres Ordaliques qui eurent lieu un siècle plus tard et il mourut.
...... Depuis cette époque, les Sayyadinas forment une fille des Mages lorsqu’elles sont sur le point de mourir et elles se transmettent le savoir ancestral du Monde afin que rien, jamais ne soit oublié et qu’elles puissent raconter à ceux qui veulent les entendre les vieilles histoires des Hommes, des Mages, des Nains, des Géants et des Dieux. Elles veillent jalousement sur ce savoir et leur devoir est d’éveiller les souvenirs endormis dans le cœur des Hommes. Elles gardent également un œil sur l’avenir des Mages et guident leurs pas depuis toujours. Elles sont en quelque sorte les gardiennes du Monde, filles des Mages et sœurs des Nains.
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