Si douce… Je redoute ton contact qui me fait à chaque fois trembler de toute part. Tu m’effleures tendrement la peau et je ne peux m’empêcher de fermer les yeux. Quelle sensation ! Quel plaisir ! Je te regarde en coin, de peur de croiser ton regard ténébreux. Je sais que tes yeux me feront fondre s’ils me touchent. Jamais je n’aurai imaginé qu’une si petite créature me mettrait dans un tel état second. Je ne suis plus bon à rien, une vraie loque et je ne peux retirer de mon visage ce sourire si niai.
Ton touché me fait peur mais je crois que je redoute encore plus le moment où tucesseras ses caresses. Je prend finalement mon courage à deux mains et je commence à te rendre la tendresse que tu m'as offert. Tes cheveux sont si doux, si fins et ils sentent si bons. Mes doigts se perdent pour mon plus grand plaisir dans ta toison. Au milieu de cet échange de bonté, d’avances et d’embrassades, quelque chose en moi bascule. Mes origines commencent à prendre le dessus, celui d’un homme au sang chaud.
Je peux me perdre des heures dans tes iris, contempler tes courbes, imaginer mes mains voyager au grès de tes formes. Ton contact me fait perdre la tête. Transporté, comme libéré d'un poids, je peux pour une fois m'abandonner. Être en osmose avec, transcendée tu arrives à repousser mes limites. Je n'aurais jamais cru cela possible, et pourtant, tu peux le faire. Un simple contact avec ta chair et je me transforme. Un nouvel être nait.
Devenant plus compatissant, plus souriant, aimant simplement les choses qui me paraissaient si futiles. Là, tout devient calme et si beau à tes côté. Je pourrais même décrocher la lune si tu me le demandais. Mais tu ne le feras pas, nos rapports te suffisent déjà. Plus charnel que matériel, nos caresses te nourrissent tandis que tu es avide de nos baisers. Brulant de passion, on se dévore littéralement. Chacun voulant toujours plus que l'autre, garder son calme pour que cela dure encore longtemps.
Si blanche… Mes peurs me quittent, remplacées peu à peu par une confiance naissante. C’est sans doute dû à ta prévenance, à ton envie aussi et peut-être à ton affection grandissante. Mes doigts glissent sur ta peau immaculée, je ne peux m’empêcher de te toucher, tu es si parfaite. Rien ne pourrait rompre ce moment de rêve absolu, cette situation féérique et m’enlever à tes bras à présent possessifs. Le jeu peut continuer ainsi des heures, le temps n'a plus d'importance, je suis comme obnubilé par temps de beauté.
La tension monte d’un cran. Des sentiments sauvages enfouis depuis la nuit des temps commencent à faire leurs apparitions. Alors que je me perds en contemplation, tu me griffes. La surprise est totale et je ne peux m’empêcher de sourire, un sourire coquin emplie de désir. Joueur je te taquine à mon tour, mordillant quelque peu ta chair avant de souffler pour te tirer à moi, contre moi.
L'ivresse m'envahit et mon esprit commence à se brouiller. Mes yeux me trahissent et mes sens sont bouleversés. Je suis tiré par une force lointaine, comme si quelqu'un voulait m'arracher à cette situation que j'affectionne tant. Je tente de résister et je m'accroche à elle. Je ne veux la lâcher, je ne peux pas. Les bras ouverts vers ce désir qui s'éloigne peu à peu, une larme perle de mes yeux, roulant puis glissant de ma joue pour venir s'éclater sur un sol devenue lointain. Finalement mes bras cèdent et se referment sur le vide, je me réveille en sursaut.
Je suis à mon bureau, mes yeux contemplent les environs, cherchant une quelconque forme, un indice mais, très vite je comprends, je me suis endormi en plein travail. Quel rêve ! Je ne peux m'empêcher de sourire et de m'étirer sur la chaise qui menace de tomber sous mon poids tout en regrettant et maudissant ce réveil si brusque.
Un regard vers la droite, j'observe dans ma main, une plûme... Si douce, si blanche et si fragile. Haussant les épaules, les yeux pétillants
- Tu m'apportes déjà tant et voilà que tu peuples à présent mes rêves.
Si belle… Toi, plûme de Sionabel…